Le groupe de Long Island The Fight est enfin de retour sur le ring, après deux précédents EP Nuke Long Island et The Master Is Calling qui m’avaient botté les fesses comme il se doit. Cette nouvelle fournée sort sur le label phare Triple B Records, décidément très généreux en ce début d’année !
Les américains reprennent le combat exactement là où il s’était arrêté, renfilant les gants pour mettre KO les problèmes qui gangrènent notre société : l’exploitation des données et la manipulation des gens sur internet, les tueries de masse, la violence policière, le travail jusqu’à la mort au bénéfice des autres, la solitude après la perte des êtres chers, le mur frontière américain en remerciement des mexicains envoyés sur les fronts de guerre. Avec ses paroles très recherchées et engagées, le groupe prouve que le Punk Hardcore est avant tout une contre-culture et un mouvement politico-social à part entière !
Musicalement, The New Aesthetic défouraille tout sur son passage puisque The Fight propose une approche rigoriste du Hardcore originel américain, saupoudré de Street Punk et D-Beat anglais période 1980 : c’est brut de fonderie, avec une énergie et colère qui explosent en plein visage. Ce chaos sonore est grandement renforcé par une production détaillée, bien dosée en reverb et très rugueuse !
Parmi les huit compositions, jetez-vous par exemple sur la tornade Shoah qui démarre sur des guitares façon lame de scie circulaire. Le titre alterne habilement les couplets au tempo D-Beat propices aux pogos, et des refrains plus Hardcore très mid-tempo et dansants. On y trouve même un solo d’inspiration new-yorkaise, à la manière d’un Vinnie Stigma (Agnostic Front), privilégiant le style et la mélodie à la technique. Quant à Kyle, sa voix très rauque et agressive assène son message sur l’Holocauste vécu par sa famille.
En conclusion, The Fight fait partie de ces groupes authentiques, hyper-fidèles aux racines du Hardcore, dans leur engagement politique et dans leur musique, tout en arrivant à développer une identité propre.
