Move est un tout jeune groupe en provenance de la légendaire Boston, formé en 2020 avec un objectif bien précis : représenter la communauté noire dans le Punk Hardcore, qui disons-le ne s’est jamais vraiment distingué par sa diversité depuis les précurseurs Bad Brains ! Pour les plus anciens, le nom du groupe vous dit peut-être quelque chose, puisqu’il provient du collectif politique des années 70 lié au Black Power, celui-là même qui s’est fait bombardé par la police de Philadelphie en 1985 (soixante-cinq maisons brulées, onze morts dont cinq enfants).
Alors quel autre label mieux que Triple B Records pour épauler le groupe dans leur volonté de diffuser la bonne parole sur la libération noire, faire évoluer les consciences et inciter au mosh ? Tout juste après une première démo sortie en 2020, les bostoniens marquent donc un grand coup avec ce partenariat !
Freedom Dreams et ses cinq titres ne fait pas dans la dentelle, s’inscrivant dans la tendance Metallic Hardcore actuelle. Sauf que contrairement à la plupart de ses comparses du genre qui tombent dans la surenchère de puissance et de violence gratuites, Move affiche un style très « street » (art de rue), très rafraichissant, même dansant qui au final ne fait que décupler l’intensité de leur musique et de cet EP. On retrouve d’ailleurs cette approche sur l’original et somptueux artwork signé par la talentueuse Mithsuca Berry.
Beyond Reform est l’un des titres les plus représentatifs avec son tempo lent, rampant et menaçant mais en même temps si dansant, soutenant une déclaration forte et orientée : « Called to the scene, My neck is met with your knee, No justice, no peace, Abolish the police ». Le titre éponyme également, quelle personnalité avec sa rythmique two-step racée et sa moshpart finale pachydermique ! Le chanteur Mic par ses vocalises rageuses au bord de la rupture démontre à merveille son sentiment de rage et de lutte pour la liberté des noirs : « I fight and I fight and I fight, I refuse to rest until I see progress, All to one day see these fucking freedom dreams, We’ll never stop until we find liberation, Black Excellence unstained by degradation ».
Chapeau bas Move BHC pour ce premier EP très personnel tant dans la musique que l’engagement !