Le Hardcore anglais est en 2021 au meilleur de sa forme avec les sorties de Street Soldier, Chubby & The Gang, Big Cheese, Knuckledust, The Chisel et maintenant celle de Game. Dès fois que le groupe londonien ne vous parle pas du tout, il sévit depuis 2017 avec à son bord le batteur de Fucked Up Jonah Falco (aussi producteur émérite des meilleurs groupes anglais actuels), du bassiste Nicky Rat (ex-Arms Race et serial-illustrateur de la plupart des artworks et flyers anglais) et du guitariste Cal Baird.

Mais Game, c’est avant tout sa chanteuse Ola Herbich beuglant ses paroles dans un polonais guttural, ex-instrumentiste des Arms Race, Slur, Farce, Deadlock et figure emblématique du Punk Hardcore européen par l’intermédiaire de son incontournable label Quality Control HQ !

Bref et c’est bien là l’essentiel, Game est de retour pour notre plus grand plaisir après son dernier album dévastateur No One Wins sorti en 2019. N’y allons pas par quatre chemins, ce nouvel EP – six titres – frappe aussi fort que son prédécesseur dans un style toujours D-Beat incorporant la puissance du NWOBHM (Venom, Motörhead) et la férocité du Hardcore japonais des années 1980 (Death Side, Zouo, G.I.S.M. et plus généralement le catalogue de ADK/Dogma).

Legerdemain se veut un concept-disque utilisant la prestidigitation comme une métaphore du monde illusoire créé par les politiciens et les grandes entreprises, alors que le chaos et les inégalités socio-économiques perdurent. Une thématique et des paroles très travaillées, servies par une tempête musicale épique et punitive.

A titre d’exemples, la chanson éponyme ou The Caricaturist pourraient servir de bande sonore à l’Armageddon ! Sans oublier cette ambiance mystérieuse reignant tout du long et qui atteint son apogée sur le titre final et funéraire Release. Game confirme qu’il est définitivement une valeur sûre du Hardcore européen, qu’on aura j’espère l’occasion de retrouver prochainement sur notre territoire français !