1. C.I.A. – God, Guts, Guns (1983)
C.I.A. a été l’un des premiers groupes de Punk Hardcore du Connecticut, formé en 1982 à Bridgeport par le batteur Bill Knapp, le bassiste E.J. Marquardt, le guitariste Kenny Peterson et enfin le chanteur Mike « Bones » Hammond par ailleurs propriétaire de Shmegma Records monté spécialement pour l’occasion.
Son arrivée a été relativement tardive par rapport à la tendance constatée sur le territoire national, tant mieux quand on voit le résultat tout bonnement exceptionnel : après sa première et prometteuse Hendex Demo (1982), C.I.A a livré God, Guns, Guts contenant six titres Hardcore rapides, violents et intelligents. L’EP fait preuve d’une incroyable modernité et est considéré encore aujourd’hui comme l’un des meilleurs disques de l’Histoire par des cohortes de coreux purs et durs !
Après une refonte complète du line-up, C.I.A a sorti son dernier album éponyme et non moins qualitatif (1986) avant que ses membres originels rejoignent et forment Reflex From Pain et 76% Uncertain.
Meilleurs titres : Death, Commie Control, Love & War.
2. Adrenalin O.D. – The Wacky Hi-Jinks Of… (1984)
Adrenalin O.D. est né en 1981 à Elmwood Park des cendres d’un groupe de reprises Punk de la fin des années 1970, The East Paterson Boys Choir. Dès ses débuts, A.O.D. s’est fait remarqué, voyant même quelques uns de ses premiers enregistrements intégrer la compilation New York Thrash aux côtés des Bad Brains, Beastie Boys, Kraut, Heart Attack et tant d’autres !
Sur sa lancée, il a monté son propre label Buy Our Records sur lequel est sorti son premier EP Let’s Barbeque (1983). Capté en une seule prise de quinze minutes pour des raisons budgétaires, il en est devenu viscéral et au final tellement réussi ! Mais c’est l’album The Wacky Hi-Jinks Of… sorti l’année suivante qui a sacré les américains rois du Punk Hardcore de Jersey.
En effet, leur son repose sur deux fondations clés. La première, la vitesse : les quinze titres sont expédiées en vingt-quatre minutes, cela va très vite à l’image de leurs contemporains de D.R.I. ou F.U.’s, tout en ayant un sens aiguisé de l’accroche et de la mélodie. La deuxième ? Plutôt que de tailler le Président Reagan, Paul Richard se veut humoristique et sarcastique dans ses paroles, valant même à leurs concerts d’être décrits comme un mélange entre l’intensité de Minor Threat et le comique de Don Rickles.
Ce disque pépite a attiré de nombreux labels Metal mais les propositions d’évolution en ce sens ont toutes été déclinées par Adrenalin O.D. Hélas leurs productions ultérieures n’ont pas bénéficié de la même qualité et impact, amenant A.O.D. à jeter l’éponge en 1991.
Meilleurs titres : A.O.D. Vs. Godzilla, White Hassle, New Years Eve, Small Talk, Going To A Funeral, Corporate Disneyland, Trans Am, Sightseeing, Sleep, Rock And Roll Gas Station !
3. 76% Uncertain – Estimated Monkey Time (1984)
76% Uncertain a été formé en 1983 dans le Connecticut par d’anciens membres de Reflex From Pain et C.I.A : Bones, les frères Knapp, Kenny Peterson et Dave Ware ont en quelque sorte monté le tout premier supergroupe de la scène Punk Hardcore !
Probablement l’une des formations les plus sous-estimées de la première vague malgré un premier album de grande qualité : Estimated Monkey Time se veut généreux avec ses seize titres pour trente minutes de Hardcore où la colère, la mélodie et un zest de Heavy Metal (solos guitar-hero) s’entremêlent superbement à la vitesse du Punk. L’humour est aussi partie intégrante de l’ADN du combo, mâtinant les paroles qui tournent autour de l’alcool, des déjections canines, du pillage, etc.
Après plusieurs ajustements du line-up et une discographie de moins en moins inspirée, 76% Uncertain a mis un terme à son aventure en 1990. Une partie de ses fondateurs ont rejoint Ray Cappo pour lancer Shelter !
Meilleurs titres : Decision ’84, Knife In My Back, Waste Product, Coffee Achievers, Red Ass Monkey Jam, Another, Sidewalk Bombs, Bury My Pride.
4. TMA – What’s For Dinner ? (1984)
TMA a démarré en 1981 à Nouveau-Brunswick, sous la forme du trio d’amis lycéens Tom (Emanuele), Mike (Demko) et Al (Rosenblum) avant de s’élargir peu de temps après avec l’intégration du chanteur principal Dave Oldfield. L’acronyme représente soit les noms des membres originaux, soit Too Many Assholes selon le jour de la semaine et à qui vous posiez la questions
Leur travail est complètement passé sous le radar pour une raison très simple, ils n’en ont jamais eu rien à faire d’être connus ! Et pourtant ils sont à l’origine d’excellents disques comme l’EP Just Desserts (1983) et surtout ce What’s For Dinner ? sorti l’année d’après. On y retrouve vingt titres très influencés par le Hardcore californien de Dead Kennedys, Angry Samoans, Black Flag ou encore Circle Jerks.
De la vélocité à revendre certes, ainsi qu’une sacré dose d’humour philosophant non seulement sur ce que maman préparait pour le dîner, mais aussi sur des préoccupations plus mondaines comme avoir le béguin pour Nancy Reagan, être perpétuellement fauché, rejeter les scénographes nazis et tout un tas d’autres fantasmes romantiques inhérents aux gamins des rues. Jello Biafra en était fan, cela vous étonne ?
Meilleurs titres : What’s For Dinner, Love Is All Around, Psychopathic, (I’m In Love With) Nancy Reagan, Shit Don’t Stink, Surf Nazi, Crack Me Up, Brain Of My Own, Penniless, Electric Shock, Dying The Empire Way, Fucked Up Dreams.
D’autres groupes et albums ont également participé à l’émergence du Punk Hardcore dans l’Amérique de l’Est :
- Genöcide associé à M.I.A pour Last Rites (1982)
- Vatican Commandos, le groupe de Richard Hall (alias Moby, figure à venir de la Danse Music), avec Hit Squad For God (1983)
- Adrenalin O.D. avec Let’s Barbeque (1983)
- Reflex From Pain avec Checkerd Future (1983) et Black And White (1983)
- TMA avec Just Desserts EP (1983)
- Pleased Youth avec The Doomsday Album (1984)
- Mental Abuse avec Streets Of Filth (1985)
- C.I.A. avec son album éponyme (1986)