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Expérience de la contre-culture Punk Hardcore
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Expérience de la contre-culture Punk Hardcore

Les meilleurs albums Punk Hardcore de l’Amérique de l’Ouest

Terminons notre voyage spatio-temporel de découverte des meilleurs groupes et de leurs disques ayant défini à tout jamais la légende du Punk Hardcore américain ! Direction l'Ouest des Etats-Unis où la scène Hardcore a forcément été influencée par la Terre Sainte californienne et la toute aussi excellente vague canadienne (D.O.A., Subhumans, etc.).
Las Vegas
Las Vegas

1. J.F.A. – Blatant Localism EP (1981)

Rejoignons Phoenix dans l’Arizona, terrain de jeu favori de Jodie Foster’s Army. Ce nom de scène fait référence à John Hinckley, l’amoureux fou de Jodie Foster qui a tenté d’assassiner Ronald Reagan dans le but unique de la conquérir ! Plus communément appelé JFA, le groupe formé en 1981 a probablement été le tout premier dans le genre Skatecore, aux côtés des Big Boys, RKL, Agression, Gang Green ou encore Suicidal Tendencies.

Leur premier EP Blatant Localism sorti l’année de leurs débuts sur Placebo Records contient six titres très rapides, accrocheurs et vraiment fun. Du pur Hardcore Thrash à la gloire du Skateboard, fait par des skateboarders pour des skateboarders !!

Ni plus ni moins, résumable par la photo mettant en scène le chanteur Brian Brannon sur la rampe d’un halfpipe géant devant les yeux ébahis de ses camarades ! Le disque Valley Of The Yakes publié en 1983 est du même acabit avant que JFA ne prenne par la suite un virage à mon sens beaucoup moins inspiré.

Meilleurs titres : Out Of School, JFA, Beach Blanket Bong Out.

 

2. The Fartz – Because This Fucking World Stinks… (1981)

Le Punk Hardcore de Seattle, bien que n’ayant que percé, est entré dans l’Histoire pour avoir engendré le Grunge de Nirvana, Soundgarden… The Fartz a été le groupe majeur de cette scène, formé en 1981 par Blaine Cook et Steve Hoffman, alors coéquipiers de brigade dans un restaurant.

Leur notoriété venait évidemment de leur musique de qualité mais aussi et beaucoup de leur style de vie « col bleu – working class », jusqu’à incarner leurs chansons critiquant violemment le gouvernement, l’hypocrisie religieuse, le racisme, le sexisme et la pauvreté.

Because This Fucking World Stinks…, leur premier EP auto-édité sur Fartz Records en 1981, est la meilleure représentation de cette conscience politique et sociale très prégnante. Sur le plan musical, ses neuf compositions Hardcore sont tout aussi virulentes et pourraient rappeler d’une certaine manière les productions des Germs (la voix !).

Il a permis aux Fartz de gagner en popularité, tourner avec les Black Flag / Dead Kennedys sur l’Ouest américain et sortir l’année suivante un deuxième et tout aussi formidable album World Full Of Hate…sur le label Alternative Tentacles Records (Jello Biafra). Hélas peu de temps après, la séparation était la seule issue possible face aux problèmes d’ego, aux changements de line-up, à l’abus de drogues et à la faillite du distributeur.

Meilleurs titres : You Got A Brain, How Long?, Campaign Speech, Waste No Time, Idiots Rule.

 

3. Poison Idea – Pick Your King E.P. (1983)

Portland avait une scène Punk Hardcore équivalente à celle de Seattle, et à partir de 1980 une petite bande de gamins blancs inadaptés gravitait autour des concerts des Black Flag, D.O.A. et Germs. Parmi eux, le chanteur Jerry « A. » Lang, le batteur Dean Johnson, le guitariste Tom « Pig Champion » Roberts et le bassiste Glen Estes ont été suffisamment motivés pour créer Poison Idea.

Le combo se positionnait définitivement à part, déjà par son attitude totalement je-m’en-foutiste de la scène et de sa sempiternelle unité ! Mais pas que, aussi par sa maturité et sa volonté d’indépendance se matérialisant par le lancement de leur propre label Fatal Erection Records…du bon Do It Yourself qui aboutira sur la sortie d’un premier EP Pick Your King en 1983.

Un véritable classique et probablement l’un de leurs meilleurs disques qui démontre une nouvelle fois leur incroyable originalité : Poison Idea puise ses influences chez S.O.A (State Of Alert) et les anglais de Discharge, précurseurs légendaires du D-Beat. Les treize torpilles repoussent largement les limites de vitesse et de rage du Punk Rock, marquant un assaut musical sans compromis et hors du cadre habituel proposé par leurs contemporains !!

L’impact de Poison Idea n’est devenu important que des années plus tard, grâce à une collection riche de disques dont les remarquables Record Collectors Are Pretentious Assholes (1984), Kings Of Punk (1986) et Feel The Darkness (1990, l’apothéose). De quoi nourrir une carrière pérenne jusqu’en 2017, dépassant même les nombreux changements de line-up et la mort tragique de Pig Champion en 2006.

Meilleurs titres : Think Twice, It’s An Action, In My Headache, Self Abuse, Pure Hate, Think Fast.

 

4. M.I.A. – Murder In A Foreign Place (1984)

L’Etat du Nevada est basé sur le jeu et le gain, notamment à Las Vegas d’où est originaire M.I.A.. Formé en 1980 sous le nom The Swell, le groupe a changé d’identité après un démarrage poussif, plusieurs réorganisations en son sein et une relocalisation à Orange County en Californie.

S’en est suivi une démo de huit titres qui finira sur la table de Kevin Seconds (7 Seconds) puis celle de Tim Yohannan (fanzine Maximumrocknroll). De quoi permettre à plusieurs singles de se retrouver sur des compilations prestigieuses comme Not So Quiet On The Western Front et American Youth Report, et à la démo d’être parachutée sur la face B du split Last Rites avec Genöcide (1982) !

Après un court break, M.I.A. est revenu en 1983 avant d’être repéré par Jello Biafra (Dead Kennedys) lors d’une prestation scénique folle. Ce dernier leur a proposé de sortir leur prochain album, Murder In A Foreign Place, sur son propre label. Ses onze titres ne sont pas aussi simples et Hardcore que les compositions précédentes, faisant preuve d’intelligence et de mélodie (la voix de Mike Conley) si chères à la Californie du Sud qui les a adoptés.

Du tout bon avant une évolution trop peu intéressante

Meilleurs titres : Modern Way, Small Man In A Big World, All I Know, What’s Your Problem, Boredom Is The Reason.

 

5. 7 Seconds – The Crew (1984)

Restons toujours dans le Nevada, du côté de Reno qui a produit la meilleure scène Punk Hardcore dans cette partie des Etats-Unis. Elle était centrée autour de 7 Seconds et de son chanteur Kevin « Seconds » Marvelli qui l’a entretenue sur la base de ce qu’il avait vu et lu sur la façon dont cela se passait ailleurs.

En particulier les principes de communauté et du Straight Edge provenant directement de la côte Est, et le développement d’un look reposant sur un crâne rasé et un marquage tribal au charbon sous les yeux, valant à la scène le surnom de « Skeeno ».

7 Seconds, terme en rapport avec l’Armageddon nucléaire, a vu le jour début 1980 sous l’impulsion de Kevin Seconds et de son frère Steve Youth. Clairement l’un des tout premiers groupes de l’Histoire du Hardcore, qui a secoué les fans avec une série de cassettes auto-produites jusqu’à être repéré par Alternative Tentacles qui produira l’EP Skins, Brains & Guts (1982).

Un nouveau tournant ayant permis la rencontre avec Shawn Stern, chanteur et guitariste du combo californien Youth Brigade et confondateur du label Better Youth Organization qui soutiendra leur tout premier album The Crew en 1984. Et quel disque, quel monument !!!

Avec dix-huit titres en tout juste vingt minutes, The Crew marque par sa générosité et son intensité ne laissant aucun répit. Bien que la grande majorité d’entre eux soient exécutés sur un rythme extrêmement rapide et monotone, le génie provient des harmoniques vocales très claires et mélodieuses de Kevin Seconds, du riffing incisif et chaleureux de Dan Pozniak, et de l’inclusion systématique de gang-vocals enivrants.

S’en dégage au final une incroyable diversité et addiction avec des claques supersoniques, des brulots incitant au stage diving et sing-along ainsi que hymnes intemporels. Les textes de 7 Seconds n’en demeurent pas moins intelligents et personnels à propos des conflits émotionnels, de la politique, du Straight Edge éclatant et de la puissance de la Positive Mental Attitude.

The Crew est le disque ultime et stellaire, synthétisant le meilleur du Hardcore des années 1980 : l’esprit et les messages de Minor Threat, S.O.A. pour la charge musicale virulente associée aux touches Pop des Descendents, Bad Religion et autres Youth Brigade ! 7 Seconds a continué sur ce même boulevard avec Blasts From The Past E.P. (1984) et Walk Together, Rock Together (1985), a lancé les débuts du mouvement Youth Crew par sa proposition musicale et la création de son propre label Positive Force Records (les débuts de Youth Of Today).

S’en sont suivi de nombreux changements drastiques de style musical au fil des années, passant de l’Emocore, au Rock Alternatif et Pop-Punk avant un retour réussi aux sources sur Good To Go (1999), Take It Back, Take It On, Take It Over! (2005) et Leave A Light On (2014).

Meilleurs titres : Here’s Your Warning, Not Just Boy Fun, This Is The Angry Pt. 2, Straight On, You Lose, What If There’s A War In America, The Crew, Young Until I Die, I Have A Dream, Bully.

 

6. Septic Death – Now That I Have The Attention What Do I Do With It? (1986)

Boise au milieu de nulle part, un leader talentueux : Brian « Pushead » Schroeder. Avec ses copains skateurs, il a formé Septic Death en 1981 en opposition à la promesse religieuse de la vie après la mort !

Bien qu’il n’y avait pas de hiérarchie au sein du groupe, l’attention était portée sur le chanteur Pushead qui s’était déjà fait un nom en tant qu’illustrateur pour des groupes Hardcore émergents, en tant que propriétaire de son propre label Pusmort qui a révélé de nombreux groupes Crossover Thrash (compilation Cleanse The Bacteria), et qui allait devenir futur chroniqueur chez Maximumrocknroll et Thrasher Magazine.

Leur premier album Now That I Have The Attention… réunit l’EP Need So Much Attention… (1984) ainsi que de nouveaux titres écrits pour l’occasion. Un disque incontournable, très marqué par une obsession de la vitesse et de la concision avec ses dix-huit pistes dévalées en vingt-quatre minutes !! 100% Fastcore, l’un des plus abrasifs et frénétiques aux côtés des D.R.I., F.U.’s, Siege ou encore Die Kreuzen et qui marquera toute une génération de groupes à venir.

Meilleurs titres : Quit, Dream Silent, Child, Terrorain, Poison Mask, Hardware, Core Of Reality, Negative Threat, Never Trust, Mental Cancer, Control.

 


D’autres groupes et albums ont également participé à l’émergence du Punk Hardcore dans l’Amérique de l’Ouest :

  • The Fartz avec World Full Of Hate… (1982)
  • J.F.A. avec Valley Of The Yakes (1983)
  • Poison Idea avec Record Collectors Are Pretentious Assholes (1984) et Kings Of Punk (1986)
  • 7 Seconds avec Skins, Brains & Guts (1982), Committed For Life (1983), Blasts From The Past E.P. (1984) et Walk Together, Rock Together (1985)
  • Final Warning avec Out Sight, Out Of Mind (1984)