En cette période où les légendaires Cro-Mags squattent le haut du Hit-Parade Punk Hardcore, Crush The Demoniac en profite pour jeter le pavé dans la marre avec trois nouveaux titres empreints de nostalgie : Fugitive Soundz fait suite au démentiel Celestial World Order, sorti il y a maintenant deux ans, et qui m’a laissé une trace complètement indélébile. Il m’accompagne encore aujourd’hui, jusqu’à me réveiller tous les matins avec le titre Barong !
Nostalgie parce que les australiens vouent un culte sans borne au Crossover Thrash new-yorkais, en particulier à Cro-Mags période du cultissime Best Wishes (1989). A commencer par le nom du groupe et de l’EP, tous deux repris de cet album génial. Puis aussi par les rappels à la philosophie Hare Krishna, se traduisant par les représentations splendides des divinités hindoues (Shashthi/Manasa avec ses chats et serpents ?) et des paroles traitant des sentiments perdus, de la maturité dans le Hardcore et de la réincarnation.
Et bien sûr évidemment, les compositions qui sentent bon les années 1980, faisait la part belle à la vitesse pure, dictée par une ligne de basse vindicative et omniprésente. Les riffs et les solos typiquement Thrash, ne sont pas en reste, incisifs à souhait, et n’auraient pas fait pâle figure sur un album de leurs idoles.
9 Livez se distingue fortement avec son rythme plus lent et syncopé, plein de groove, et son refrain chanté tellement envoûtant. D’ailleurs, depuis les débuts du groupe, le chanteur contribue significativement à l’atmosphère mystique des titres, en livrant une performance indéniablement singulière et fascinante, évoquant celle du leader des défunts Deal With It (dont il était guitariste et auteur) ! Enfin, passé 1 min 35, le titre entre dans ce qui ressemble à un bœuf du plus bel effet, s’achevant sur un breakdown monstrueux de dinguerie.
Si Crush The Demoniac pouvait se réincarner, cela serait probablement en Cro-Mags. Fugitive Soundz est un EP d’une redoutable efficacité, témoignant de leur authenticité et amour profond pour leurs aînés. Et mieux vaut une magnifique réinterprétation qu’un original qui n’est plus que l’ombre de lui-même !