En 2021, je terminais ma chronique de Violent Disclosure en questionnant sur une hypothétique tournée européenne de Gel. Le rêve est devenu réalité début 2023, puisque la formation du New Jersey a débarqué sur notre vieux continent avec un passage unique et remarquable à Paris organisé par Arak Asso !

En l’espace de quelques EPs, Gel est devenu l’un des groupes Punk Hardcore les plus en vue de la planète, accéléré tout dernièrement par une communication irréprochable et relayée par moulte webzines y compris mainstream, des shows intenses la plupart du temps sold out, le tout supportant la sortie de Only Constant.

Pas une hype juste passagère, l’engouement est bien réel ! Ce nouveau disque, véritable premier album, reprend et décuple tout ce que l’on a adoré précédemment : un Hardcore dégoulinant d’authenticité, à la simplicité irrésistible (riffing) entre groove et agressivité pour un résultat anthémique.

Only Constant fonctionne encore mieux parce qu’il capture tout le côté vivant et viscéral des performances live du groupe. Disons même sauvage, à l’image de l’artwork signé Ryan Rocha (@Peace.On.The.Sun). Samantha « Sami » Kaiser y est assurément pour beaucoup avec son style, son charisme et ses hurlements décapants.

Les thèmes abordés sont tout aussi incarnés, rejetant l’orthodoxie « tough-guy » et préférant explorer la conscience de soi et le développement personnel. L’emphase sur la communauté est indéniable, une chanson lui est même dédiée à mi-chemin : Calling Card assemble une série de mémos vocaux soumis par des fans exprimant leurs frustrations (masculinité toxique, boulots de merde, intériorisation…), quelques arpèges de guitare et un beat façon pulsation de cœur. La communion avec le public, une musique par des monstres pour les monstres comme dirait Gel !

Vous l’aurez compris, les dix titres titres et dix-sept minutes d’Only Constant sont un régal. Honed Blade ouvre ce festin avec un premier riff en trois accords décliné sous de multiples formes, un « ha-ha » sardonique qui appelle le reste de la clique à intervenir pour une suite terriblement dansante. Dans la même veine, Attainable se présente extraordinairement simple avec une touche de fraicheur propulsée par des vibes Power-Pop.

Passé ces mignonneries, Out Of Mind reprend les codes du D-beat avant de tout pulvériser avec l’un meilleurs passages two-step ! Dicey, l’autre bombe au refrain complètement addictif fera assurément bouger les foules. Enfin le final, Composure présente l’une des progressions les plus lourdes, martelée encore et encore jusqu’à disparaître derrière un mur de bruit blanc…

Only Constant arrive à point nommé et marque un nouveau chapitre important dans l’Histoire de Gel et du Hardcore international. Maitrisé, old school et à la fois créatif, le succès est mérité !!!