EN-FIN le retour tant attendu de Rotting Out après cinq années interminables de hiatus et des vacances à l’ombre et au frais pour le chanteur !! Pour rappel, les californiens nous avaient laissé en 2015 sur l’excellentissime mais beaucoup trop court EP Reckoning !!
Ronin est le troisième album de Rotting Out, avec dix titres condensés de tout qui fait la personnalité et la superbe du groupe. A commencer par son esprit Punk exacerbé : des riffs accrocheurs typiques de la scène californienne, une basse claquante et omniprésente non sans rappeler Suicidal Tendencies ou Sick Of It All, une pluie de changements de rythme et des chants en cœur dans tous les sens. Mais cet album se distingue par l’incorporation de plus de breakdowns (comme sur Reckoning), pour un feeling un peu plus Hardcore qu’à l’accoutumée. Au final, une frénésie et une urgence musicale d’où se dégage une bonne humeur, une énergie ultra positive et communicative qui vous accompagnera lors de vos sessions de Skate, vous permettra de faire face aux hostilités de la journée ou encore lâcher prise une fois dans le pit !
Et Rotting Out ne serait pas Rotting Out sans son leader charismatique, Walter Delgado, dont la gueule, la patte vocale et les prestations live ont significativement contribué à la renommée mondiale du groupe. D’ailleurs, son chant est davantage mis en avant sur ce nouvel album, probablement du fait que sa voix a bien évolué : plus puissante, plus stridente, jamais loin de la rupture, mais au final toujours plus singulière et marquante ! Un choix cohérent tant les messages adressés sur Ronin n’ont jamais été aussi personnels : les tragédies et victimes quotidiennes à Los Angeles, ceux qui jugent, l’impact psychologique et la noirceur de l’univers carcéral, les abus dans l’enfance avec la culpabilité et les douleurs associées…un album exutoire, l’expression brute de la résilience et de la persévérance, signant le retour en force du Ronin exclu !
Côté compositions, les américains déroulent tout leur talent et y mettent toutes leurs tripes, créant tubes sur tubes ! Vessel présente un des couplets les plus rapides qu’il m’ait été donné d’entendre et s’achevant sur un breakdown complètement fou ; Last Man Standing et Unforgiven captivent avec leur patte Street Punk / Skate, sans oublier les accords de guitare aériens de LMS ; Stones est taillée pour les piles-on avec ses appels aux sing alongs, là ou Reaper et Prisoner vont diviser le pit avec leur breakdown pachydermique ; Still Her régale avec sa ligne de basse groovy ainsi que la voix additionnelle gutturale tranchant avec celle de Walter ; Thief propose probablement les meilleurs riffs de l’album alors que Visceral brille sur la section rythmique.
Enfin, Boy clôture de manière anthologique l’album : d’une part avec ses cinq minutes, organisées de manière très différente des standards du genre ; d’autre part avec sa lenteur originelle, montant crescendo en tension et rythme jusqu’à la libération de toute la haine et la souffrance accumulée depuis le trauma infantile ; cette atmosphère quasi-funéraire, couplée aux paroles très personnelles et lourdes de sens, transmettent à l’auditeur une émotion forte dressant littéralement les poils.
En conclusion, notre patience se voit récompensée puisque Rotting Out livre son œuvre la plus introspective, atteignant par là-même un nouveau pic culminant de sa carrière. Magistral !