Neuf titres exécutés en 9 min 32, le voici le nouveau carnage auditif asséné par les américains expérimentés de Spine ! En une décennie d’activité, Spine s’est fait une place de choix avec son Punk Hardcore explosif, mélangeant Powerviolence, New York Hardcore à l’ancienne, Crust japonais et autres joyeuseries qui tâchent ! Par ailleurs, on ne compte plus tous les groupes engendrés par ses fondateurs, comme Weekend Nachos, Blindside USA, Contrast ou Devil’s Den.
Mais plusieurs choses ont évolué depuis la sortie de l’album Faith en 2018, notamment du côté des troupes : le co-fondateur et guitariste John Hoffman (chanteur de Weekend Nachos) est parti pour des raisons familiales et d’autres projets personnels, sans surprise puisque son label Bad Teeth Recordings avait déjà jeté l’éponge sur Faith ; l’arrivée à la basse de Max Chaney (chanteur de Devil’s Den) pour recréer le quatuor qu’a toujours été Spine avant Faith.
Evolution indéniable aussi sur le plan musical puisque le groupe revient à ses fondamentaux : Faith jouait en effet à fond la carte des influences du New York Hardcore original, là où L.O.V. retourne aux basiques avec un Powerviolence furieux et crasseux non sans rappeler les précurseurs du genre (Infest, Crossed Out, Man Is The Bastard). C’est d’ailleurs surprenant de retrouver le mythique label Bridge Nine Records sur ce registre !
Du coup forcément les compositions dégagent une urgence et frénésie inouïes, une brutalité encore inégalée dans la discographie du groupe. Dans cette débauche de violence hypersonique qui s’avale d’un trait, mentionnons spécialement : L.O.H. (Land Of Honey) et son miroir L.O.V. (Land Of Violence), compilées dans un clip très artistique, qui décrivent l’appât du gain au détriment des autres, et qui une fois les ressources pillées ne laisse place qu’à la violence ; Soaked In Disease qui noie l’auditeur sous un déluge de blast beat jusqu’à son final plus Hardcore classique et dansant ; Need For War et son hystérie hors-norme, encensée merveilleusement par la voix titanesque, effrayante et animale d’Antonio Marquez (aboiements, grognements, grondements), la production détaillée et agressive jusqu’au dernier sample de Salsa !
Au final, Spine livre un disque viscéral avec un retour aux sources bienvenu…un parfait exutoire en cette année 2020 complètement folle !