1. Terror – One With The Underdogs (2004)
Retour vers le passé, nous sommes en 2005 lors d’un après-midi exempté de cours, idéal pour traîner dans les rues et découvrir les nouveautés Neo, Thrash et Death Metal au rayon musical de la librairie locale. Je suis irrésistiblement attiré par cet album mis en avant en gondole de rayon et écoutable au casque. Qui ne le serait pas d’ailleurs avec cette pochette improbable, représentant un prisonnier mortellement tuméfié dans cette pièce lugubre, le tout marqué d’un implacable « Terror – One With The Underdogs » !?
Le casque vissé sur les oreilles, je lance la première piste et me retrouve littéralement happé par la vitesse élevée de la musique, les riffs de guitares simples, acérés et le chant rageux ! Un véritable boulet de canon de 1 min 26, racé et dénué de tout superflu, dégageant un sentiment d’urgence comme aucun titre de Metal ne me l’avait jamais proposé.
Pour cause, je ne faisais pas face à un énième sous-genre de Metal mais bel et bien à un style musical à part entière, avec ses caractéristiques propres que j’allais découvrir à posteriori via l’internet. Dérouté et transcendé par cette révélation, je remettais totalement en question mes goûts musicaux pour me lancer émerveillé dans l’expérience addictive du Punk Hardcore.
One With The Underdogs a été le premier album des californiens de Los Angeles, celui-là même qui les a positionnés au sommet de la scène Hardcore internationale. Si vous appréciez, je vous conseille vivement de vous pencher sur l’intemporel EP Lowest Of The Low ou les plus récents Keepers Of The Faith et Total Retaliation.
Meilleurs titres : ma première fois, donc magique !
2. Hatebreed– Supremacy (2006)
Encore chamboulé par cette découverte, je peinais complètement à identifier la frontière entre Punk Hardcore et Metal. Manquant cruellement de sources d’informations et de conseils pertinents, mes écoutes s’orientaient naturellement vers les rares sorties musicales chroniquées sur des webzines Metal. La majorité d’entre elles présentait un son massif et très métallisé à l’image de Hatebreed qui a contribué significativement à mon éducation musicale, en particulier avec son Supremacy sorti durant l’été 2006.
Formé en 1994 et auteur de quatre gemmes dont les précieux Satisfaction Is The Death Of Desire, Perseverance et The Rise Of Brutality, Hatebreed était déjà considéré comme l’un des piliers du Hardcore Metal aux côtés de Earth Crisis ou encore All Out War. Le combo américain avait par ailleurs déjà tourné mondialement, qui plus est avec des monstres Metal tels que Slayer, Napalm Death et Deftones, évangélisant au passage des milliers de personnes à ce genre.
Supremacy s’inscrit en tout point sur le chemin tracé par ses prédécesseurs : des compositions simples et bulldozer, des guitares grasses comme un cochon, un groove inimitable et des moshparts à briser les cervicales, un chant surpuissant soutenu par un stade blindé de supporters arborant bandana sur le front et louant les vertus de la résilience et de l’espoir.
Bref, pas une once d’évolution à l’horizon, Hatebreed fait du Hatebreed comme l’attendent ses fans, point barre ! Leur dernière pépite avant le virage ultérieur à mon goût hélas trop Metalcore / Thrash Metal !
Meilleurs titres : Defeatist, To The Threshold, Destroy Everything, As Diehard As They Come.
3. Barcore – Ahead Of The Game (2006)
Celui-ci est arrivé sur mon radar car le guitariste n’était autre que Jacob « Dr. J » Bredahl, le beugleur emblématique d’un groupe de Metal très en vogue à ce moment : HateSphere ! Formé en 1995, Barcode avait déjà pondu quatre bébés et était considéré comme le « Madball » européen, même si son identité s’affirmait de plus en plus depuis les deux derniers (Hardcore, Showdown).
Les danois se sont inspirés des pionniers du Punk Hardcore mais avec un son plus moderne dans la veine de leurs cultissimes comparses de la Big Apple ! L’étiquette code barre était simple : une efficacité et une rythmique imparables, des riffs bien accrocheurs, une palanquée de moshparts et breakdowns pour les danseurs en herbe, saupoudrés de sing-alongs en veux-tu en voilà pour donner une image de gros durs. Du Barcode pur jus qui sent bon New-York à plein nez !
Peu sont les formations ayant autant contribué et consolidé le Hardcore européen, rivalisant même avec les productions outre-Atlantique. Malheureusement, Barcode a mis fin à sa carrière à ce moment et au sommet de sa gloire.
Meilleurs titres : Fuck What You Say, Minor Offence, Emo Nation, Course Of Action, Glassjaw.
4. Sick Of It All – Death To Tyrants (2006)
A la lecture des chroniques écrites à son sujet, je me rendais bien compte que je tenais là quelque chose de particulier qui me ferait entrer dans l’Histoire riche du Punk Hardcore ! Effectivement, Sick Of It All mené par les frères Koller (Lou au chant et Pete à la guitare), soufflait en 2006 ses vingt bougies et nous offrait pour l’occasion leur neuvième cadeau !! Tout simplement un monument, une légende du Hardcore New-Yorkais dont le style unique et reconnaissable d’entre mille traverse sans broncher les générations et fait des ravages sur scène !
Ce Death To Tyrants est tout bonnement royal, à l’image de sa pochette mettant en avant le dragon porte-étendard, frappé au cœur d’un aigle, l’emblème de nombreuses organisations et nations, synonyme de force et de prestige, mais aussi d’orgueil et d’oppression. Un témoignage clair, net et précis de l’engagement des américains contre l’impérialisme américain et toutes les formes de tyrannie.
Tout aussi somptueux musicalement puisque Sick of It All livre une prestation ultra puissante, sans baisse de régime aucune, les seize titres formant un bloc compact et coup de poing ! Terminées les touches Punk Rock et mélodiques des trois dernières productions, les américains reviennent aux fondamentaux qui ont fait leur succès (Scratch The Surface, Built To Last).
Death To Tyrants m’a amené à comprendre que le Hardcore n’est pas une extension ou une anomalie du Metal mais bel et bien un courant musical à part entière, défini depuis bien longtemps !
Meilleurs titres : Take The Night Off, Machete, Die Alone, Make A Mark, Fred Army, Uprising Nation.
5. Allegiance – Overlooked (2006)
Allegiance s’est formé en 2002 à San Francisco et se qualifiait de groupe Straight Edge (plutôt que Punk Hardcore), terme et philosophie que je découvrais pour la première fois. Déjà à l’origine d’une démo, d’un EP et d’un split avec Internal Affairs, le combo passait la vitesse supérieure avec le soutien du magnifique label Rivalry Records (Killing The Dream, Another Breath, More To Pride, Go It Alone, The First Step, Paint It Black).
Résultat, Overlooked est un incontournable du milieu des années 2000 que j’ai écouté un nombre incalculable de fois, que j’écoute encore toujours et dont je connais le moindre aspect tant il m’a bouleversé : la musique transpire l’évidence et l’authenticité, allant droit au but avec une rage et une énergie profondes, positives et rayonnantes.
Egalement très marquante, la voix de John Eightclip, aiguë, féroce tout en dégageant une certaine sensibilité et mélodie, forme un mariage explosif avec la puissance des instruments et des chœurs massifs au sommet des ténors « tough guys » du genre. Enfin, les paroles encrent des sujets personnels plutôt que les habituelles problématiques socio-politiques. « Commençons par évoluer nous-même avant de changer le monde » : des propos faisant écho à ma situation personnelle de l’époque et servant de boussole à mon âme perdue !
Rivalry Records n’est plus, Allegiance n’est plus mais leur musique restera gravée éternellement en moi. Aussi, je vous invite à écouter leur tout aussi formidable Desperation sorti en 2007.
Meilleurs titres : 1000 Words, Found My Niche, So Move On, Just Let Go, Why I Am This Way, No Dice.
6. Righteous Jams – Rage Of Discipline (2004)
Cette année-là, je mettais la main sur un magazine papier de Metal et Punk incluant une compilation CD, dans laquelle le titre Thought Vacation des américains de Righteous Jams attirait particulièrement mon attention. Une toute autre époque, où découvrir les choses avait une saveur si particulière, prenant du temps tout en étant si gratifiant. Les critiques qualifiaient l’album dont il est issu (Business As Usual) d’assez mou et répétitif et recommandaient vivement de se ruer sur l’acclamé Rage Of Discipline sorti deux ans auparavant. Je m’exécutais donc.
La première chose qui m’a frappé par rapport à mes découvertes Punk Hardcore passées résidait dans le son : au placard la démonstration de puissance ou de technique, la production métallisée, les gang-vocals, les guitares incisives, les rythmiques supersoniques ou les breakdowns pachydermiques. Righteous Jams a pris le contre-pied avec ses musiques pour la plupart mid-tempo, ses cordes bien dodues, délicieusement craquantes et un Joey Contrada crachant ses mots avec brio. A contrario de ce son de prime abord plus avenant, Righteous Jams assume une attitude Straigth Edge arrogante, résumable en « je m’en fous et j’emmerde tout le monde » !
Righteous Jams m’a ouvert la voie vers un Hardcore plus brute et essentiel, très décomplexé et rafraîchissant, où l’impact ne se mesure pas à la puissance ou à la lourdeur. Je découvrais ainsi le style de Boston, l’un des foyers qui a donné ses lettres de noblesse au Hardcore américain et poussé le Straight Edge à son paroxysme. Righteous Jams a disparu du paysage mais ses membres ont pris part à de nombreux autres projets musicaux tout aussi formidables (Step Forward, No Tolerance, Waste Management…).
Meilleurs titres : Rage Of Discipline, No Glory, Scream And Shout, Righteous Jams.
7. Have Heart – The Things We Carry (2006)
Je suis tombé sur Have Heart et son The Things We Carry grâce à l’acclamation dithyrambique par la critique de l’époque. Déjà à l’origine d’une première démo et d’un EP What Counts vraiment solides, le nouvel espoir de la légendaire Boston était attendu au virage depuis quasiment deux ans !
Passé l’originale pochette de laquelle se dégage un sentiment de calme et plénitude, le Punk Hardcore du combo impressionne par la majestuosité de ses compositions, loin du classicisme ou des redondances assez inhérents au genre. Have Heart articule admirablement dans ses fondations typées 1980 des éléments propres au Youth Crew (accélérations, two-step, sing alongs) et au Metallic Hardcore des années 1990 (moshparts, mélodies, guitares dissonantes ou arpèges).
S’en dégage une ambiance délicieusement puissante, intense, émouvante à vous en donner des frissons. Son emblématique chanteur Patrick Flynn avec sa voix expressive, vibrante, écorchée y est assurément pour quelque chose, délivrant des messages forts et fédérateurs autour du Straight Edge et de la communauté.
Grâce à Have Heart, je me suis rendu compte que le Hardcore sait aussi faire preuve d’une intelligence, profondeur et création sans borne, confirmant l’effet revitalisant et positif qu’il avait sur ma personne et ma vie. Les bostoniens ont splitté en 2009 en nous laissant un Songs To Scream At The Sun qui repousse toujours plus loin les limites.
Meilleurs titres : Life Is Hard Enough, Watch Me Sink, Armed With A Mind, The Unbreakable, Song Of Shame, Something More Than Ink, Watch Me Rise.
8. Down To Nothing – The Most (2007)
Fort de ces nouvelles découvertes en 2006, les années suivantes m’ont permis d’accélérer en proposant un vaste terrain de jeu d’expérimentation et d’approfondissement. En 2007, je suis tombé sur The Most, l’un des disques les plus réussis de l’année que l’on doit à Down To Nothing, originaire de Richmond.
Le groupe jouissait déjà à l’époque et jouit encore aujourd’hui d’une excellente réputation internationale. Quoi de plus normal quand on sait qu’il est l’auteur d’une collection réussie d’EP lui ayant permis de tourner sur de nombreuses scènes et signer avec le légendaire label Revelation Records !
Le style Down To Nothing ne révolutionne en rien le Hardcore mais qu’est-ce qu’il est facilement reconnaissable et addictif : une ferveur et une efficacité implacables, des riffs très accrocheurs et entraînants, un festival de passages rapides et plus mid-tempo qui ravissent les plus danseurs d’entre nous, un chouilla de mélodie et des sing-alongs à tous les étages. En somme des titres hyper racés et taillés pour le live à la croisée d’un Terror et d’un Comeback Kid.
Meilleurs titres : Along For The Ride, Conquer The World, Well Deserved, Up River, Quick To Judge.
9. Knuckledust – Promises Comfort Fools (2007)
LBU, cela vous parle ? London Blackout Unit, toujours pas ? Il s’agit d’un collectif Punk Hardcore basé à Londres, renommé pour la violence des concerts dans lesquels se produisent ses membres : 50 Caliber, Six Ft Ditch et bien entendu Knuckledust. KD, c’est l’institution européenne, une longévité et stabilité exemplaires puisque ses fondateurs sont toujours titulaires depuis 1996. Pourquoi changer quand la qualité est là, à l’image des derniers disques Universal Struggle et Unbreakable ?
Avec Promises Comfort Fools sorti lui aussi en 2007, les anglais reprennent leurs fondamentaux en créant une atmosphère propice à l’expression de votre côté primitif et au « violent dancing » dans le pit ! Ils sont les spécialistes de la composition brutale, avec son lot de plans rapides façon coups de poing directs qui finissent généralement par une chute abyssale de rythme aussi violente qu’un uppercut. Bienvenue en territoire Beatdown Hardcore !
Mais KD tire son épingle du jeu et brille parmi ses confrères Beatdown en incorporant un groove des plus communicatifs : des changements incessants de rythme, une énergie rayonnante, le ton pitbull et le phrasé Rap de Pierre Pelbu qui fusionne chant anglais et espagnol.
Meilleurs titres : Staying Power, Slash And Ignite, Dreaming, Untold Story, Twisted State, Social Disease.
10. Wisdom In Chains – Class War (2007)
A la base simple projet annexe de membres de Mushmouth, Krutch ou encore Boxcutter, Wisdom In Chains a été rapidement et unanimement reconnu suite à son excellentissime Die Young sorti en 2005. C’est en pleine ascension fulgurante que WIC nous a présenté en 2007 le successeur qui l’enverra totalement en orbite !
Class War a positionné les américains à part dans le paysage Punk Hardcore grâce à une vision singulière et originale. En effet, leur tour de force est de jouer habilement avec les différentes facettes du Hardcore, balançant d’un côté des titres très Crossover Thrash prouvant notamment le talent hors-pair des guitaristes, d’autre part des titres bien plus Punk Rock / Street Punk qui donnent envie de chanter tous en chœur et enfin les plus radicaux, courts et violents rappelant que nous sommes bien en terrain Hardcore.
En résumé, une variété incroyable de compositions qui fait de chacune des seize des hymnes en puissance. Cette intelligence se retrouve aussi dans les paroles qui sont de haut niveau, très engagées, traitant principalement de la lutte des classes. Un chef d’œuvre, inégalé dans la discographie de Wisdom In Chains, assurément le meilleur de 2007 et dans le top 10 de la décennie !
Meilleurs titres : Early Grave, I Don’t Care, Cap City, My Promise, Killing Time, No Smiles In The Ghetto, London Gospel, Violent Assault,
11. Backfire! – In Harm’s Way (2008)
Maastricht est connue de tous les écoliers comme la ville qui a vu la conclusion du traité fondateur de l’Union Européenne. Mais c’est aussi le fief d’un autre poids lourd du Punk Hardcore européen, j’ai nommé Backfire! Officiant depuis 1994, il a déjà tourné avec de nombreuses formations américaines telles que Warzone, 25 Ta Life ou encore Madball et détient un catalogue solide de pièces dont certaines font aujourd’hui encore référence (Still Dedicated, Change The Game).
In Harm’s Way est sorti en 2008 et prend une tournure plus noire, dure et lourde que les précédentes sorties. Evidemment, les influences new-yorkaises à la Madball période 1990 sont toujours au cœur mais les bataves s’émancipent en musclant encore leur jeu. Cela se ressent déjà au niveau de la voix de Pat, toujours plus puissante et éraillée, qui saura vous cueillir sur les registres agressif comme bouleversant ! Mais aussi musicalement parlant, les choses sont poussées pour un rendu final toujours plus compact et énervé façon jet de parpaing. Les featurings avec les beugleurs de Kickback et The Setup n’arrangent évidemment en rien les choses !
L’album de la maturité, le sommet de la carrière de Backfire! qui a marqué pronfondément l’Histoire du Hardcore. Intéressez-vous également à leurs productions ultérieures tout aussi sensationnelles (My Broken World, Where We Belong, Angry God).
Meilleurs titres : Pushing My Failures Away, Sam’s Song, Screaming For Silence, How Do You Like Me Now, Push The Limit.
12. No Turning Back – Stronger (2008)
Encore un autre pilier de la scène Punk Hardcore européenne, lui aussi originaire des Pays-Bas. No Turning Back a vu le jour en 1997 et s’est rapidement retrouvé à tourner hors de ses terres et à diffuser la bonne parole issue de sa large collection musicale (ex : Rise From The Ashes et Holding On).
Stronger est arrivé dans les bacs en 2008 avec l’objectif de donner une leçon de Hardcore façon New-York. A croire que les Pays-Bas sont une couveuse où chaque rejeton est nourri aux Madball, Agnostic Front et consorts ! Au menu, des compositions simples et droit au but, une ardeur et un dynamisme contagieux, un groove impressionnant grâce à un riffing entêtant et des breakdowns irréprochables, sans oublier les paroles me servant toujours de bouée…
Un album charnière pour No Turning Back qui n’a depuis jamais réussi à autant m’extasier, hormis en concert !
Meilleurs titres : Same Sad Song, Stronger, Never Again, Found My Way, Do You Care?
13. H2O – Nothing To Prove (2008)
S’il fallait citer une seule pièce incontournable de l’année 2008, Nothing To Prove se hisserait alors à la première place. Un essentiel, même un miracle dans la très fournie mais juste potable discographie des new-yorkais d’H2O, qui soulignons-le roulent leur bosse depuis 1993…Pas mal quand on sait que le chanteur Toby Morse fut jadis roadie de Sick Of It All !
Pour le coup, le petit dernier est d’une justesse incroyable, la balance ultime entre Punk Hardcore mélodique et New-York Hardcore : section rythmique explosive, des riffs entraînants, des refrains simples et mélodieux qui se retiennent immédiatement et un parterre d’invités de marque (Roger Miret, Lou Koller, Kevin Seconds, Freddy Cricien, Danny Diablo et bien d’autres).
La magie opère tout du long, boostée par une énergie et une « Positive Mental Attitude » infinies qui pénètrent et irradient tout naturellement l’auditeur.
Meilleurs titres : 1995, Nothing To Prove, Unconditional, Still Here, Mitts, What Happened.
14. Trapped Under Ice – Secrets Of The World (2009)
Baltimore, la ville américaine sclérosée par la pauvreté et la violence…C’est dans cet environnement et contexte difficiles qu’a vu le jour Trapped Under Ice en 2007. Après un premier EP Stay Cold complètement fou, TUI nous a balancé au visage en 2009 sa bombe Secrets Of The World !
Les compositions sentent le souffre, l’atmosphère y est étouffante au possible, résultant de toute la rage et la désillusion de ses membres. Concrètement, la production y est monumentale façon chape de plomb, les rythmes alternent tantôt lenteurs et lourdeurs, tantôt accélérations burnées tel un animal guettant sa proie avant de l’attaquer, le riffing désarme par son groove et sa simplicité quand la basse claque violemment les tympans.
Et que dire de son emblématique chanteur leader Justice Tripp (aussi chanteur chez Angel Du$t et fondateur du label Pop Wig Records), reconnaissable avec son timbre éraillé et son phrasé original qui confèrent un cachet tout particulier à l’ensemble. Trapped Under Ice a bluffé jusqu’à son dernier souffle, capable d’évoluer et prendre des risques sur ses disques suivants. Définitivement à part !
Meilleurs titres : Believe, American Dreams, TUI, Gemini, Too True, Titus.
15. Strength For A Reason – Burden Of Hope (2009)
Dans le milieu du Punk Hardcore moderne, la Pennsylvanie est indubitablement associée au BFL Crew : à la base une bande de rue qui est devenue une scène musicale Hardcore à part entière grâce à Richie « Krutch » Marcus, rejoint ensuite par des piliers tels que Fury Of V, Mushmouth, Krutch, Out To Win et bien sûr Strength For A Reason dont il est question ici.
En 2009, SFAR avec Burden Of Hope a poursuivi sur le boulevard déjà tracé par Blood, Faith, Loyalty (2005) et applique tous les codes du BFL des années 1990 : les riffs ont été joués des centaines de fois par une myriade de collègues, les breakdowns et autres mosh-parts sont téléphonés, les paroles ultra-clichées sur l’honneur, la fraternité, etc. Et pourtant, le charme opère du fait de compositions rentre-dedans, racées et sans compromis, une production métallisée chiadée, des vocalises viriles à vous dresser les poils, sans oublier une intégrité et authenticité sans faille !
Meilleurs titres : Reality Check, Family Chain, Fearless, Can’t Give It Back, Stand By My Side.
16. Providence – Far Beyond Our Depth (2009)
Fin 2009, je déposais mes valises dans notre prestigieuse capitale française. Mon parcours initiatique de trois années allait se cristalliser et prendre une toute autre dimension puisque la scène Punk Hardcore parisienne était et est toujours active. La théorie et les écoutes laissaient enfin place à la pratique, j’étais émerveillé tel un petit enfant, découvrant à quel point le Hardcore prenait sa pleine mesure en concert !
Chaque show me transcendait par son caractère viscéral et sa puissance ! Et justement, je découvrais qu’un groupe local sortait du lot, jusqu’à même se produire en Europe et outre-Atlantique : Providence. L’écoute de leur EP Far Beyond Our Depth sorti en 2009 et leur participation au Paris Extreme Fest du 27 Mars 2010 à l’Elysée Montmartre ont fini par me faire lâcher définitivement le Metal et me convertir au Hardcore !
Providence a trôné fièrement au sommet du Paris Hardcore Crew (PHC) et du Hardcore français avec son Beatdown brutal et intelligent : production bien épaisse et dégoulinante, guitares saturées à mort et riffing tsunami, pluie de double pédale, ralentissements incommensurables et écrasants du rythme avant de nouvelles accélérations bien méchantes. Quant à Johan « TonR », quel charisme, quel look et voix phénoménale beuglant ses textes métaphoriques !
Une approche vraiment brillante du Beatdown, taillée pour mettre le pit en feu et déchaîner les karaté kids tout comme les pousseurs de chansonnette.
Meilleurs titres : Introblivion, Swim And Sink, Tentacles Of Evilution, This Is Filthy Paris.