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Expérience de la contre-culture Punk Hardcore
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Expérience de la contre-culture Punk Hardcore

Les meilleurs albums Punk Hardcore de New York

Restons sur la côte Est, à New York où la vie y était rude, la précarité, la criminalité et l'usage de drogues au sommet. Le Punk Hardcore s'y est développé moins rapidement qu'ailleurs : arrivé tardivement en 1981 par le biais des Dead Kennedys et Circle Jerks, puis timidement interprété par des groupes locaux de transition jusqu'à qu'une scène cohérente finisse par s'unir en 1982 autour de mauvais garçons prêts à tout. Le New York Hardcore était définitivement plus urbain, plus sale, plus en lien avec le Punk. Du Queens à Manhattan, découvrons les meilleurs représentants du NYHC !
CBGB
CBGB, l'un des temples du NYHC

LE QUEENS

1. Kraut – An Adjustment To Society (1982)

Formé en 1981, Kraut a été le groupe de Punk Hardcore de New York le plus reconnu, particulièrement suite à sa première performance avec The Clash et ses deux premiers EP Kill For Cash et Unemployed sortis sur son propre label Cabbage Records.

Sur son premier album An Adjustment To Society, le quatuor se veut généreux avec quinze titres Hardcore encore jeunes par leur approche toujours très Punk Rock ! L’influence bienvenue des Sex Pistols et The Clash se ressent au niveau des accords géniaux délivrés par le guitariste Doug Holland, accompagné d’ailleurs par l’ex-Pistols Steve Jones sur trois des titres les plus Rock (Onward, Sell Out, Kill For Cash).

Une merveille qui contribue à la variété impressionnante des compositions, avec des rapides et/ou agressives, des épiques, chantantes et accrocheuses comme des plus barrées. Une disposition exceptionnelle qui pourrait rappeler les légendaires californiens Germs et qui vaudra même au clip All Twisted une diffusion sur MTV, faisant du groupe les rockstars de la première vague NYHC !

Une première dans ce milieu habitué à rejeter la consommation de masse. Kraut a par la suite jeté l’éponge puis Doug Holland a rejoint les futurs Cro-Mags.

Meilleurs titres : All Twisted, Mishap, Don’t Believe, Abortion, Arming The World, Sell Out, Society’s Victim, Kill For Cash.

 

2. Urban Waste – Urban Waste (1983)

Urban Waste s’est lancé en 1981 à l’initiative du guitariste John « Waste » Kelly et du batteur John Dancy. Après quelques temps à jouer des reprises violentes des Ramones et d’Alice Cooper, les américains ont trouvé leur propre voie et produit leur disque éponyme mythique via le label Mob-Style Records (celui du groupe The Mob) !

Tiré à seulement 2000 exemplaires, l’EP est reconnaissable d’entre mille par son urgence et sa sauvagerie peu communes : de l’artwork brut à la voix criarde de Kenny Ahrens crachant sa haine du monde, en passant par une rythmique de feu et une guitare hurlant telle une scie circulaire, tout ici est profondément viscéral et primal ! Huit titres, douze minutes de Punk Hardcore dans son expression la plus radicale et taillé pour libérer l’instinct animal du pit !!

Une pièce de collection devenue rare et chère, Urban Waste ayant tiré sa révérence en 1984 avant de se reformer dans les années 2000 pour une série de concerts et deux albums très mitigés.

Meilleurs titres : Urban Waste, No Hope, Skank, BNC, Reject.

 

3. Reagan Youth – Youth Anthems For The New Order (1984)

Reagan Youth a vu le jour en 1980 sous l’impulsion du chanteur Dave « Insurgent » Rubinstein et du guitariste Paul « Cripple » Bakija. Un groupe farouchement engagé, faisant partie du mouvement Anarcho-Punk et adapte de la satire politique : une appellation critique associant jeunesses hitlériennes (Hitler Youth) à leur Président Ronald Reagan, une imagerie Ku Klux Klan et Parti Nazi renforçant leur combat social et anti-raciste !

Une intensité et engagement que l’on retrouve aussi sur leur unique disque Youth Anthems For The New Order publié en 1984 sur R Radical Records. 40 000 exemplaires en seront vendus, démontrant les qualités indéniables de ces sept torpilles à la hauteur de la douleur, détresse et aliénation ressenties par la jeunesse de cette époque…Définitivement Punk Hardcore !

Leur carrière s’est arrêtée en 1990 peu de temps après la fin du mandat de Reagan, et Dave Insurgent a fini par se suicider trois ans plus tard suite aux évènements tragiques touchant sa famille (meurtre de sa petite amie prostituée par le serial killer Joel Rifkin et le décès de sa mère).

Meilleurs titres : New Aryans, Reagan Youth, (You’re A) Gonowhere.

 


MANHATTAN

4. Antidote – Thou Shalt Not Kill (1983)

Antidote s’est formé dans les profondeurs de New York au début des années 1980 autour du guitariste Robb « Nunz » Nunzio originaire de Manhattan et du batteur Joseph Arthur « Bliss » Googy (ex Misfits), rejoints par le bassiste Tommy Victor (futur Prong, Danzig) et le chanteur Louie Rivera, roadie des Bad Brains.

Après deux démos très prometteuses sorties durant l’année 1982, les new-yorkais ont livré Thou Shalt Not Kill en mode Do It Yourself sur leur propre label Antidote Records. Une pièce majeure du NYHC, tube sur tube mis en lumière par un enregistrement parfait et qui ont défini l’esthétisme du Hardcore new yorkais : une vitesse éclair avec ses huit titres exécutés en neuf minutes ; l’introduction de breakdowns particulièrement dansants (Foreign Job-Lot) ; un riffing mélangeant Metal et Punk totalement addictif (Life As One, Real Deal, Something Must Me Done) et des solos à l’arraché (Nazi Youth, Zero Mentality, Got Me On The Line) ; une manière très singulière de « shouter » les mots, dont s’inspirera d’ailleurs Ray Cappo des futurs Youth Of Today.

Aussi les thématiques abordées tournent autour de la communauté, de l’antinazisme, de l’immigration ou encore de combativité pour un monde meilleur. En effet, Rivera et Googy étaient très portés sur la spiritualité et avaient développé des liens étroits avec ISKCON (l’association, religieuse ou secte suivant le point de vue, dédiée à la Conscience de Krishna ou Hare Krishna), jusqu’à réutiliser sur l’artwork (artiste Geeby) l’image de la « Loi du Karma » extraite du livre The Science of Self-Realization. Quelque chose de peu commun à cette époque qui leur vaudra d’être surnommés les « Krishna Punks » !

La suite a été moins glorieuse avec des changements de line-up, une évolution musicale vers le Metal jusqu’à ce retour au source plus récent mais peu inspiré.

Meilleurs titres : Life As One, Real Deal, Foreign Job-Lot, Zero Mentality, Something Must Be Done.

 

5. The Abused – Loud And Clear (1983)

Autre monument du NYHC, The Abused qui a vu le jour en 1981 sous l’impulsion d’une bande d’adolescents de treize à quinze ans menée par le chanteur Kevin Crowley. Le groupe est considéré par beaucoup comme l’un des pères fondateurs du Punk Hardcore new-yorkais made in Manhattan grâce à son phénoménal EP Loud And Clear.

A l’image d’Antidote, tout est là où il faut : huit titres dévalés en dix minutes, du ravageur éminemment dansant à du plus épique, soutenant des paroles dans la mouvance Straight Edge (Drug Free Youth, référence pour les futurs Youth Of Today) ; tout cela sur fond de Do It Yourself, exprimé par le label Abused Music et l’artwork réalisé par Kevin Crowley lui-même. D’ailleurs, ce dernier est aussi le créateur du fameux logo officiel du New York Hardcore, composé des lettres N, Y, H et C positionnées autour d’une croix !!

La carrière de The Abused a été aussi courte et intense qu’à l’impact durable !

Meilleurs titres : Loud And Clear, Just Another Fool, No End In Sight, Drug Free Youth.

 

6. Cause For Alarm – Cause For Alarm (1983)

Initialement créé en 1982 dans le New Jersey sous le nom Hinkley Fan Club par le bassiste Robert Kabula, le guitariste Alex Kinon, le batteur Rob « Robbie Cryptcrash » Krekus (ex-Agnostic Front) et le chanteur Billy Milano, le groupe a déménagé à New York en 1983 où il rencontrera le chanteur Keith Burkhardt pour devenir Cause For Alarm.

Leur premier EP éponyme auto-édité est un classique du NYHC, appliquant la même formule que ses pairs de Manhattan. Le combo se caractérise néanmoins par ses huit compositions à la vitesse affolante et l’urgence insensée, une voix plus claire et musicale soufflant une approche positive de la vie !

L’intérêt grandissant de Keith Burkhardt pour le Hare Krishna a mené au démantèlement provisoire de Cause For Alarm. Rob Kabula et Alex Kinon ont rejoint Agnostic Front pour enregistrer justement le puissant album Cause For Alarm (1986).

Meilleurs titres : Parasite, Time To Try, United Races, True Colors, Stand As One.

 

7. Agnostic Front – Victim In Pain (1984)

Dès 1982, Agnostic Front (anciennement Zoo Crew) a vu défiler dans ses rangs les skinheads les plus connus du moment : en 1984 et après un premier et prometteur EP United Blood, le combo comptait sur le fondateur Vincent « Vinnie Stigma » Capuccio à la guitare (ex-Eliminators), Rob Kabula (ex-Cause For Alarm) à la basse, Dave Jones aux futs et Roger Miret (ex-The Psychos, Distorted Youth) au chant.

C’est à nouveau avec le soutien du label Rat Cage Records qu’Agnostic Front a accouché de son premier et incroyable album Victim In Pain, disque déjà mémorable par sa pochette reprenant la photographie « Le Dernier Juif de Vinnytsia », témoignage terrible du massacre des juifs en Ukraine.

Puis le choc se joue également sur le plan musical, avec onze compositions punitives ! Techniquement léger, beaucoup ayant notamment tourné en ridicule les talents limités de Vinnie Stigma, Victim In Pain se démarque par son énergie et radicalité sans borne, où les maîtres mots sont concision (quinze minutes), urgence et explosion de rage !! Pas de concession et un appel du cœur tantôt à l’unité de la scène et au rejet des déviances fascistes, tantôt à la vengeance ou encore à la rébellion contre le système. Enfin, Agnostic Front y a aussi popularisé et démocratisé les breakdowns sauvagement dansants et les gang-vocals fédérateurs aujourd’hui classiques dans le paysage du NYHC.

Bref, un album référence qui a rendu Agnostic Front célèbre et assis sa longue carrière. Encore actifs aujourd’hui, les Godfathers Of Hardcore ont su au fil des décennies mener ou s’adapter aux nouvelles tendances en matière de Punk Hardcore, nous laissant des disques brillants comme Cause For Alarm (1986), Something’s Gotta Give (1998), Riot, Riot, Upstart (1999), My Life My Way (2011) ou bien Get Loud! (2019).

Meilleurs titres : Victim In Pain, Blind Justice, Victim In Pain, United And Strong, Power, Hiding Inside, Your Mistake.

 


D’autres groupes et albums ont également participé à l’émergence du Punk Hardcore à New York :

  • Les Beastie Boys avec Polly Wog Stew EP (1982), avant leur virage géant vers le Hip-Hop
  • The Mob avec Upset The System (1982) et Step Forward (1983), aussi fulgurants que les Bad Brains qu’ils vénèrent
  • Les adolescents de Heart Attack avec leurs très Anarcho Punk God Is Dead (1981) et Keep Your Distance (1983)
  • Agnostic Front avec United Blood (1983)
  • Major Conflict formé par des anciens d’Urban Waste pour un très bon Sounds Like 1983 (1983)
  • Les banlieusards de The Catatonics avec Hunted Down (1984) dont le son présente les balbutiements du Crossover Thrash
  • The Psychos avec la démo du même nom (1985), qui a vu défiler en son sein les futures stars Billy Milano (S.O.D.) et Roger Miret (Agnostic Front)