1. Mouthpiece – What Was Said (1994)
L’un des tout premiers actes fondateurs de l’ère Youth Crew Revival a été Mouthpiece. Lancé à Trenton dans le New Jersey, précisément en 1991 par Tim McMahon, Mouthpiece a rapidement rejoint l’écurie New Age Records pour la sortie d’un premier EP.
Mais c’est l’année 1994 qui fera sa renommée, en l’occurrence grâce au premier et seul véritable album What Was Said : il présente un son inspiré de Chain of Strength et Turning Point (It’s Always Darkest), ni lourd, ni « moshy » et dégageant pourtant une intensité impeccable. Une intensité au service d’idées véhiculant des valeurs personnelles, témoignage de désespoir et d’urgence caractérisé paradoxalement par la retenue et la réflexion.
Bien que Mouthpiece n’ait pas été le groupe Punk Hadcore le plus original de la période, il n’en demeure pas moins inspiré et inspirant pour tous les suivants. Après l’EP Face Tomorrow (1995), ses membres ont mis fin à l’aventure en 1996 avant de rejoindre d’autres projets comme Hands Tied, Face Tomorrow, Triple Threat, Search, etc.
Meilleurs titres : What Remains, What Was Said, Hold Back, Column, Abandon, Can We Win, Still, Frame.
2. Battery – Whatever It Takes… (1998)
L’autre grand précurseur du Youth Crew Revival, c’est Battery de Washington D.C. Démarrée en 1990, la formation Hardcore a enchaîné les noms (Fury, Worlds Collide), les line-ups et les disques dont les excellents We Won’t Fall (1993), Only The Diehard Remain (1994), Let The Past Go (1994) et Until The End (1996). Appuyée par le label allemand Lost & Found Records, elle a rencontré le succès en Europe mais est restée relativement confidentielle aux Etats-Unis !
Puis en 1998, Battery a rejoint Revelation Records aux côtés de Better Than A Thousand et In My Eyes pour une offrande finale : Whatever It Takes. Ses douze titres rendent hommage au Youth Crew et Straight Edge des années 1980 tout en intégrant le feeling mélodieux caractéristique de Washington D.C.. La guitare de Kenneth Olden et le chant de Brian McTernan appuyé par son crew mettent les poils, faisant de Whatever It Takes un intemporel du genre.
Meilleurs titres : What I’d Give, Throughout, Leave It Behind, Half My Time, You Can’t Win, Whatever It Takes.
3. Ten Yard Fight – Hardcore Pride (1996)
Direction Boston, l’un de sièges historiques du Straight Edge avec SS Decontrol, D.Y.S. et Negative FX. Ten Yard Fight y a débuté en 1995 pour devenir le fer de lance de la deuxième génération Youth Crew avec une discographie brillante de bout en bout : depuis la démo (1995), l’EP Hardcore Pride (1996) publié sur Big Wheel Recreation jusqu’à la signature sur Equal Vision Records de laquelle germeront Back On Track (1997) et The Only Way (1999).
A juste titre, Ten Yard Fight a refait briller le genre avec des titres hyper courts et rapides, dansants et taillés pour le sing along positif. Promouvant un mode de vie simple et pure, sans drogue, il s’est aussi distingué en combinant philosophie Straight Edge et jargon footballistique. Son leader Anthony « Wrench » Moresschi jouait d’ailleurs ses premiers concerts dans un style mélangeant arsenal du footballeur et vêtements Punk Rock !
Le 17 Octobre 1999, Ten Yard Fight s’est hélas arrêté lors d’un show final anthologique et historique, devenant le tout premier National Edge Day.
Meilleurs titres : Hardcore Pride, Where I Stand, Proud To Be Straight.
4. Fastbreak – Fast Cars, Fast Women (1998)
Toujours à Boston, Fastbreak a été monté en 1994 par des anciens de Cornerstone. Après une première démo et l’excellent EP Don’t Stop Trying (1996) sortis sur des labels locaux, Fastbreak s’est révélé en 1998 avec l’album Fast Cars, Fast Women édité par Big Wheel Recreation.
Pour cause, FCFW et ses dix titres s’écartent juste ce qu’il faut du jam classique Youth Crew, apportant un vent de fraîcheur parmi les revivalistes Hardcore. En effet, on notera l’énergie et la puissance qui s’en dégagent, les pointes assumées de mélodie et la prestation exceptionnelle du frontman Pat Rorick !
Comme beaucoup, Fastbreak a fini par rejoindre Revelation Record pour un faux-pas malheureusement, avant de splitter et d’accoucher du bijou des années 2000 à savoir Right Brigade.
Meilleurs titres : 120 Bucks, At Times, Said And Done, Should Have Known, FCFW, Where It Lies.
5. In My Eyes – The Difference Between (1998)
Boston encore, qui a vu l’arrivée de In My Eyes en 1997. Nommé comme le titre de Minor Threat, le combo s’articulait autour d’anciens membres de Ten Yard Fight et Fastbreak et est devenu très rapidement le nouveau phénomène Youth Crew et Straight Edge !
Un « game changer » disons-le tant In My Eyes a atteint un équilibre idéal entre Punk Hardcore traditionnel, mélodie et énergie avec un sens tout bonnement inégalé de l’écriture. Il n’y a qu’à voir comment « Sweet » Pete Maher au chant et le guitariste Anthony Pappalardo font preuve d’une maturité et profondeur hors-normes dès la démo (2000) mais surtout sur les disques The Difference Between (1998) et Nothing To Hide (2000) !
In My Eyes a joué son dernier concert en Octobre 2000, commémorant le deuxième National Edge Day. Encore une pépite au catalogue de Revelation Records, décisive pour le Hardcore des années 2000.
Meilleurs titres : The Way It Was Left, The K.O.S.T., Lasting Values, Actions Fall Short, Difference Between, My Reply, Courage To Care, Conversation Drifts.
6. Floorpunch – Fast Times At The Jersey Shore (1998)
Un peu plus loin dans le sud du New Jersey, des anciens de Release et Ressurection se sont retrouvés pour lancer Floorpunch en 1995. Après avoir contribué à la vague Metallic Hardcore, ils avaient pour ambition de revenir à un son plus authentique.
En découleront les excellents EP Goal Line Stand (1995) et One Division Champs (1996) qui ont permis d’ouvrir les portes de la maison Equal Vision en 1998, pour un formidable Fast Times At The Jersey Shore. Un essentiel du mouvement Youth Crew Revival, avec seize titres ayant la particularité de sonner plus « tough guy » façon New-York de la fin des années 1980 (Judge, Breakdown, Raw Deal).
Le dernier cadeau avant l’arrêt de Floorpunch en 2000 !
Meilleurs titres : Washed Up At 18, Holding On, Not For Me, No Exceptions, True Colors, Gaining Ground, Point Of View, Let It Ride.
D’autres groupes et albums ont également participé à l’émergence du Youth Crew Revival aux Etats-Unis :
- Battery avec We Won’t Fall (1993), Only The Diehard Remain (1994), Let the Past Go (1994) et Until The End (1996)
- XPlagued With RageX avec I Won’t Forget (1994)
- Halfmast avec Influence (1994), Status (1995) et Together (1995)
- Cornerstone avec Beating The Masses (1995)
- Floorpunch avec Goal Line Stand (1995) et One Division Champs (1996)
- Ten Yard Fight avec sa démo (1995), Back On Track (1997) et The Only Way (1999)
- Mouthpiece avec Face Tomorrow (1995)
- Fastbreak avec Don’t Stop Trying (1996)
- Hands Tied avec son EP éponyme (1996)
- Atari avec sa démo (1996), We Will Be Fighting (1997) et Too Tired To Drive (1999)
- Rain On The Parade avec Body Bag E.P. (1996), Full Speed Ahead (1997), Fired Up! E.P. (1998), When It Rains It Pours (2000)
- Better Than A Thousand, le super groupe de Ken Olden et Graham Land (ex-Battery) et Ray Cappo (ex-Youth Of Today, Shelter) svp, avec Just One (1997) et Value Driven (1998)
- In My Eyes avec Nothing To Hide (2000)
- Pushed Too Far avec Lost Time (1997)
- Follow Through avec Taking It Back (1997)
- Rancor avec Flip The Switch (1997) et Never Hold Back (1998)
- Committed avec The Pride We Share (1998)
- For The Living avec Broken From The Start (1998)
- Proclamation avec Straight Edge Hardcore (1998)
- Time Flies avec Time Flies (1998), Can’t Change The Past E.P. (1998) et On Our Way (1999)
- Count Me Out avec Few And Far Between (1999) et 110 (2000)
- Show Of Hands avec A New Day Not Forgotten (1999)