1. Le format audio : fichier Free Lossless Audio Codec
Je ne tomberai pas dans le sempiternel débat an vigueur depuis les années 1980, traitant de la supériorité de l’analogique (vinyle) sur le numérique (CD et maintenant le dématérialisé). Dans un souci de place, d’offre artistique et pour suivre le sens de l’Histoire, j’ai fait le choix du format audio numérique, en particulier du FLAC.
Il n’a que des avantages à commencer qu’il est « open source » donc universel et supporté nativement par tous les lecteurs. Aussi, il ne fait l’objet d’aucune perte de qualité tout en étant compressé afin de préserver l’espace disque. Enfin, il gère des balises (tags) contenant toutes les informations nécessaires à l’indexation des pistes (artiste, album, artwork, numéro, année, genre, paroles…).
La grande majorité de ma collection de fichiers FLAC provient de Bandcamp, LA plateforme créée en 2007 qui s’adresse principalement aux artistes indépendants, par ailleurs adoptée massivement par les groupes et labels Punk Hardcore. Ma discothèque est stockée sur un NAS – Network Attached Storage de marque Asustor accessible en réseau et lisible par toutes les sources du domicile (smartphone, ordinateur, streamer multimédia, lecteur audio réseau).
2. La source de lecture : lecteur audio réseau SOtM sMS-1000SQ
Parmi tous les types de source du marché, le lecteur audio réseau reste l’appareil idéal. De plus en plus démocratisé, il est capable de lire la musique depuis un réseau local (NAS, USB…) comme depuis un réseau internet (radios web, services de musique en ligne), et cela indépendamment de son format. Il est pilotable généralement par une application mobile (propriétaire ou open source) voire par une télécommande dédiée.
Mon choix s’est arrêté sur le sMS-1000SQ, produit référence de la marque coréenne SOtM qui vie et pense musique ! Pour cause, ses composants sans compromis rendent hommage à la quintessence de la musique, affichant une transparence et une fluidité affolantes. Ses sorties digitales AES/EBU – USB – coaxial optique, son superclock maison ainsi que son ripper CD en font une machine ultra complète. Pour finir, sa large palette de serveurs dont l’indétrônable Logitech Media Server facilite largement son utilisation et le positionne comme station multimédia centrale (NAS, Bandcamp, Spotify).
3. La conversion : DAC Aqua La Scala
Le plupart des supports modernes (CD, DVD, fichiers audio, etc…) sont au format numérique alors que nos enceintes et casques sont uniquement en mesure de traiter du stéréo analogique. Le DAC, pour Digital Analog Converter, a pour mission de convertir les informations numériques collectées en flux analogique. Ce type d’appareil s’est initialement développé pour se substituer aux convertisseurs souvent médiocres intégrés dans nos ordinateurs et autres platines grand public, afin d’optimiser le résultat final.
Dans ma configuration, le convertisseur audio numérique-analogique est obligatoire car le SOtM sMS-1000SQ est exclusivement une base lectrice dénuée d’étage de conversion (on parle de Transport ou Drive), générant donc un flux audio numérique illisible par des enceintes ou un casque. Je me suis orienté vers la maison italienne Aqua, fondée en 2010 par Cristian Anelli, qui m’a immédiatement bluffé avec son DAC La Scala en version MkII. La Scala brille et fait oublier la technologie pour se mettre au service de la musique, ses deux puces Burr-Brown PCM1704K et sa sortie deux lampes lui confèrent un côté organique et démonstratif si rare. La grande émotion !
Pour toujours plus de plaisir, j’ai remplacé les tubes électroniques d’origine par des militaires Telefunken ECC801S, produits en février 1972 (New Old Stock).
4. L’amplification : ampli Eddie Current Zana Deux
Comme son nom l’indique, le rôle d’un ampli est d’amplifier le signal sonore analogique reçu depuis un convertisseur, de sorte à ce qu’il soit suffisamment puissant pour réveiller des haut-parleurs ou un casque. Souhaitant une écoute au casque pour des raisons de praticité et d’immersion procurée, j’ai longuement hésité entre un amplificateur Hi-Fi ou home-cinéma pourvu d’une sortie casque et un amplificateur 100% casque.
La rencontre avec les produits Eddie Current m’a décidé pour la deuxième catégorie. Créée en 2005 par Craig Uthus en Californie (le berceau du Hardcore), la marque s’est spécialisée dans l’amplification pour casque à base de tubes électroniques (plutôt que transistors). Un vrai coup de cœur pour le Zana Deux, aujourd’hui retraité et véritable légende audiophile : un style rétro à faire fondre, incandescent dans la pénombre ; une polyvalence redoutable, même avec les casques exigeants les plus récents ; sa réserve de puissance colossale à faire pâlir le matériel grand public ; une musicalité hors-pair favorisée par la magie unique des tubes utilisés et toute la maestria de Craig pour les dompter.
Pour varier les sensations d’écoute, j’ai constitué au fil du temps un jeu de lampes, toutes issues de New Old Stock : tubes de puissance 6C33C-B produits en Mai 1979 par Svetlana, plus droits que les Ulyanovsk de base ; tubes d’entrée 6SL7GT ou assimilés de chez Valvo, RCA, Tung Sol, Fivre ou Mullard fabriqués entre l’Europe et les Etats-Unis de 1951 à 1964, chacun ayant une saveur particulière (chaleur, dynamisme, précision, etc.).
5. La restitution : casque Kennerton Odin
Dernière étape, la restitution du signal électrique en musique dans les oreilles grâce aux haut-parleurs d’une enceinte ou d’un casque audio. Pour des raisons de praticité telle que la place occupée, le respect du voisinage et le budget à investir ainsi que d’immersion, le casque a été mon choix de prédilection.
Je me suis tourné vers Kennerton, la marque russe et vitrine luxe du groupe Fischer Audio qui m’a cueilli par sa philosophie. Elle a été fondée par des professionnels du son dont Valentin Kazanzhi, s’adresse aux audiophiles avec un ADN très innovant tout en offrant une conception haut de gamme avec un rapport qualité-prix inégalé !
A ce jour discontinué, leur tout premier casque sobrement baptisé Odin a inauguré un catalogue pérenne et conquis définitivement mes oreilles mélomanes. Sa conception ouverte couplée à une technologie « planar magnétique » (ou orthodynamique) dépassant les restrictions induites par les traditionnels transducteurs dynamiques font un tabac sur le Punk Hardcore : une reproduction sonore aérée et vivante, un gain dynamique et de précision, un médium généreux vecteur d’émotions (guitares!), un meilleur respect des plans et une spatialisation façon salle de concert à taille humaine. Enfin, comment ne pas succomber à ses pads circum-auriculaires confortables, son style divin, ses matériaux nobles (cuir, noyer, aluminium) assemblés dans une finition irréprochable…
6. Les câbles : Vovox
Les câbles de liaison transportant les informations entre les différents composants de la chaîne sont souvent négligés, devenant les maillons faibles des systèmes Hi-Fi et home-cinéma. Pourtant, ils doivent être choisis avec la même attention afin que toute l’installation fonctionne de manière optimale.
L’une des marques phares en la matière est Vovox, localisée en Suisse. J’utilise son ex-gamme Textura, avec d’un côté un câble AES-EBU pour relier le lecteur réseau au DAC et de l’autre, des câbles de modulation RCA entre le DAC et l’ampli pour casque. Les câbles d’alimentation de tous mes appareils sont quant à eux restés d’origine.
