Mieux vaut tard que jamais, voici la chronique du tout premier album de BIB sorti en ce début d’année 2020. Le groupe originaire du Nebraska n’est pas un nouveau venu sur la scène Punk Hardcore, puisqu’il nous a déjà gratifié de trois EP et une démo depuis 2015, qui hélas ne cassaient pas vraiment des briques ! La sortie de Delux est assurée par l’intermédiaire de Pop Wig Records, le label mené par Justice Tripp, charismatique leader de Trapped Under Ice et Angel Du$t.

Qu’on se le dise, BIB porte vraiment bien son nom : pour les anglophobes, cela signifie bavoir ! Leur musique Hardcore est chaotique, bordélique, (faussement) torchée à la va-vite, assurément furieuse et méchante, affreuse et lugubre. Le chanteur grogne, crache, même vomit sa souffrance et son désespoir de manière inintelligible, ressemblant parfois même plus à des bruits ambiants que des vocalises. La reverb sale et poussée à son extrême, la production acide piquant les oreilles et le nez contribuent à ce rendu final qui donne la nausée pendant dix-neuf minutes…chapeau bas pour cette atmosphère !

Le groupe a significativement évolué depuis ses productions précédentes et cela se ressent sur les neuf titres de l’album qui ont gagné en maturité et variété. Nous pouvons distinguer quelques pépites : évidemment le premier, Eyes Of The World qui s’abat sur l’auditeur dans une furie rare ; The Fool qui débute avec une marche très militaire avant de s’envoler crescendo vers les flammes de l’enfer ; Foreign States surprend avec son style Pop, mélodique, presque mélancolique grâce à ses effets tortueux de guitares ; Love, Peace & Poetry clôturant ce marasme sur une ballade aussi malaisante qu’étourdissante.

BIB vient d’une autre planète Hardcore, Delux est une relique d’un autre temps, une patte unique à écouter absolument !