Quarante ans que le Punk Hardcore est né, et il a depuis bien évolué musicalement parlant, pour le meilleur comme le pire au grand dam des puristes ! Heureusement pour les plus cyniques d’entre nous, il existe encore des labels et des groupes qui respectent et perpétuent les traditions et l’esprit musical originel…

Painkiller Records fait partie de ces rares labels totalement ancrés dans le passé, avec son roster à la sauce Boston Hardcore, période 1980. Et quelques jours après la très réussie première sortie de Rated X déjà chroniquée sur ce site, le voici déjà remettre le couvert avec son nouveau poulain : Heavy Discipline.

Si le groupe originaire de Pittsburgh est tout frais avec une première démo sortie en 2019, ses membres fondateurs ont déjà acquis une expérience certaine puisqu’ils ont participé à d’excellents groupes régionaux notamment Blood Pressure, Concealed Blade, Heartless, Loose Nukes et mon favori Hounds Of Hate ! Trey White qui y tenait le micro, en l’occurence de manière si nonchalante à Paris en Octobre 2014, est de retour pour notre plus grand plaisir.

Et le premier album de Heavy Discipline ne déroge pas à l’état d’esprit évoqué précédemment. Les douze compositions sont forgées avec le son typique du Hardcore bostonien, définitivement figées dans l’âge d’or du Hardcore, et n’auraient pas fait tâche au sein du catalogue de X-Claim! Records, entre les Jerry’s Kids, F.U.’s, DYS ou bien encore SS Decontrol. Ne cherchez pas de trace de technicité, ni de production métallisée pachydermique, le quatuor exécute sa partition dans une simplicité aussi déconcertante qu’efficace, la rendant délicieusement et terriblement percutante. Un témoignage clair et assumé du Punk dans sa forme la plus brute et radicale !

Le voyage vers le passé est hyper grisant et le groupe arrive à nous garder en haleine tout au long des 16 minutes en jouant sur les ambiances. D’un côté les titres les plus fougueux et brutaux qui donnent envie de mosher dans la rame de métro, à l’image de Whats The Point, Croos To Bear ou le fabuleux Bootstraps. De l’autre, les titres plus légers ou accrocheurs dont la mélodie incite au pas de danse ou au pile-on, à l’image de Tell The World, Mind Cell, No Space, Performance Peace ou le topissime Shaky Ground.

Heavy Discipline réalise avec brio le tour de force de rappeler les fondamentaux aux jeunes coreux et assouvir la nostalgie des plus anciens avec une véritable madeleine de Proust.