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Expérience de la contre-culture Punk Hardcore
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Expérience de la contre-culture Punk Hardcore

Les meilleurs albums de Crossover Thrash

Le Crossover Thrash est né au milieu des années 1980 aux Etats-Unis de la fusion entre le Punk Hardcore originel qui s'écroulait et le Thrash Metal qui devenait Roi (lire son Histoire). Certains groupes historiques ont su évoluer, d'autres ont émergé ex nihilo principalement à New York et en Californie. Voici ma liste purement subjective des meilleurs ambassadeurs du Crossover Thrash américain.
Crossover Thrash
Crossover Thrash

1. Dirty Rotten Imbeciles – Crossover (1987)

Comment ne pas évoquer en premier les Dirty Rotten Imbeciles ? Menés par Spike Cassidy depuis 1982, leur obsession de la vitesse et de la concision a abouti à l’un des enregistrements les plus singuliers jamais produits : Dirty Rotten EP (1983) considéré comme la première pierre du Fastcore à venir (cf. article) !

Après s’être relocalisés à San Francisco, les D.R.I. ont remodelé leur formation, Dennis Johnson laissant sa basse à Mikey « Offender » Donaldson et Felix Griffin reprenant les fûts d’Eric Brecht. Exit aussi les labels Do It Yourself pour les majors Metal Blade Records et Enigma qui éditeront en 1985 le disque légendaire Dealing With It. Légendaire car c’est lui qui a irrémédiablement fait basculer les choses : si la vitesse et la férocité (blast beats !) des débuts y occupent toujours une place de choix, il contient des traits de caractère très affirmés inhérents au Metal, reflétant la passion du groupe pour Black Sabbath et Judas Priest.

Le Punk Hardcore n’avait jamais autant flirté avec son cousin diabolique à cornes, montrant une fois de plus à quel point les D.R.I ont été des explorateurs exceptionnels ! Pour enfoncer le clou, l’année 1987 a marqué la livraison dans les bacs de l’album Crossover, baptisant officiellement et scellant le destin de ce nouveau courant musical hybride !!

Douze titres composent la galette et l’évolution musicale est désormais complète : le tempo a quelque peu ralenti par rapport au passé (bien que toujours rapide), la durée s’est considérablement allongée (quarante minutes), les riffs se sont épaissis et les solos valsent quand la technique s’est sacrément professionnalisée…tout cela au nom du Dieu Heavy Metal !

Oui les D.R.I. sont incontestablement synonymes du Crossover, ils le jouent comme nul autre pareil. 4 Of A Kind (1988) est le dernier cadeau en la matière avant une bascule pérenne en zone Thrash.

Meilleurs titres : The Five Year Plan, Tear It Down, Decisions, No Religion, Fun And Games, Oblivion.

 

2. Stormtroopers Of Death – Speak English Or Die (1985)

Stormtroopers Of Death n’était pas du tout prédestiné à devenir l’un des tout meilleurs représentants du Crossover Thrash. En effet, S.O.D. partageait essentiellement le même line-up qu’Anthrax, à savoir les metalleux new-yorkais Scott Ian à la guitare, Charlie Benante à batterie et Dan Lilker à la basse, à la différence près que Joey Belladonna avait cédé le micro à Billy Milano (ex-The Psychos).

Après l’enregistrement studio de ses parties destinées au Spreading The Disease d’Anthrax, Scott Ian a réalisé quelques croquis d’un personnage appelé « Sargent D. », accompagnés de premiers textes et slogans tels que « I’m not racist, I hate everyone » ou encore « Speak English or Die ». Voulant aller plus loin, il a créé à la volée S.O.D., un groupe Hardcore à l’effigie du sergent qui enregistrera dans la foulée une première démo Crab Society North.

De quoi signer un deal avec Megaforce Records et permettre la sortie en 1985 d’un premier véritable album intitulé Speak English Or Die. Enregistrées à la va-vite en seulement trois jours, ses vingt-et-une chansons sont des bijoux inestimables, révolutionnant complètement le style originel en bout de course à ce moment-là !

On retrouve évidemment les fondations Punk Hardcore des pionniers du début des années 1980, reprenant l’urgence et la radicalité avec un sens très développé du groove qui ferait danser n’importe qui. Mais le tour de force des américains est d’explorer sérieusement les contrées Thrash Metal et d’incorporer ses caractéristiques à leur musique, en particulier le riffing généreux et les solos, la puissance et la maîtrise technique. Loin de la norme politico-sociale, les paroles sont délibérément offensives, adressant l’homosexualité, les femmes et les étrangers sous un prisme humoristique très second degré…une ode à la déconne et au ridicule jouant sans cesse avec les limites jusqu’à créer la controverse chez les médias et le public.

Les deux mondes ne flirtaient plus, ils avaient fusionné de manière claire et évidente, promettant à Stormtroopers Of Death de rencontrer un succès phénoménal : plus d’un million de copies vendues, des tournées grandioses et des extraits de « March Of The S.O.D. », « Milano Mosh », « Chromatic Death » ou encore « Sargent D And The S.O.D. » réutilisés dans les jingles publicitaires de l’émission MTV’s Headbangers Ball !

Meilleurs titres : March Of The S.O.D., Sargent « D » And The S.O.D., Kill Yourself, Speak English Or Die, United Forces, Freddy Kreuger, Milk, Pussy Whipped, Fuck The Middle East, Douche Crew.

 

3. Cro-Mags – The Age Of Quarrel (1986)

A New-York vers la fin de l’été de l’année 1986 qui m’a vu arriver au monde, Cro-Mags est parvenu à stabiliser sa formation autour de ses deux piliers qui s’étaient rencontrés au début des années 1980 : Parris Mitchell Mayhew, un étudiant en art de vingt ans à la six-cordes ; le très précoce Harley Flanagan, dix-huit ans et collectionnant déjà les groupes (à dix ans il était batteur des Stimulators, à ses quatorze il co-fondait Murphy’s Law) comme les actes de délinquance, mais assurant entre deux bagarres le rôle de bassiste et leader.

Ils ont été rejoints par Mackie Jayson de Frontline coté fûts, Doug Holland de Kraut tenant la deuxième guitare et le chanteur John Joseph McGowan, ex-roadie des Bad Brains, l’un des premiers de la scène à s’être tourné vers la spiritualité au travers du Hare Krishna. Fort d’une signature avec la maison Profile Records, le spécialiste du Hip-Hop et Rap, Cro-Mags a livré au monde son œuvre mythique The Age Of Quarrel, reprenant dans une version réenregistrée la quasi-totalité de la précédente démo sortie en 1985, un titre de celle sortie en 1982 et trois nouvelles compositions inédites !

La pochette annonce la couleur avec son explosion nucléaire, qui devait être à l’origine (censure du label) une réinterprétation du tableau tiré de la Bhagavad-Gita, le conte dédié à Krishna : le nuage contient tous les péchés comme la violence contre les animaux, les enfants, la drogue, le sexe illicite, etc. conduisant le monde à sa perte et à la dégénération spirituelle. C’est le Kali Yuga, à savoir l’âge du démon Kali aussi appelé l’âge de la querelle (Age Of Quarrel en anglais).

Musicalement, les quinze chansons de The Age Of The Quarrel atomisent tout, transcendant littéralement la frontière entre Punk Hardcore et Thrash Metal. Ici les Bad Brains se sont mariés avec Motörhead et Black Sabbath lors d’une cérémonie idéalement équilibrée tant la vitesse et la fureur, le swing et l’accroche, la maîtrise et la folie atteignent leur paroxysme !

Même le chant de John Joseph dépasse tout ce qui avait été entendu jusqu’à présent, « shoutant » ses mots et sa rage à l’auditoire avec un sens très personnel du phrasé et de la ponctuation (cris aigus !) qui rendent d’autant plus percutants et justice aux messages abordés. D’ailleurs, ils n’ont rien à envier au Metal et sa dimension fantasque, en dépeignant la vraie vie, condensé sans compromis de l’expérience quotidienne et nauséeuse dans le Old New York du Lower East Side : les trahisons, la violence, les bagarres de rue, les descentes de flics au C-Squat et j’en passe. Mais pas seulement, le groupe fait preuve de plus de profondeur dans ses textes, valorisant aussi la spiritualité plutôt que les aspects matérialistes et temporaires de la vie.

The Age Of Quarrel est un album anthologique, intemporel, éternel tout simplement, unissant punks et metalheads, skateurs et skinheads autour d’une même musique !!! Hormis un Best Wishes (1989) encore très intéressant, la suite est hélas moins triomphale, freinée par un virage Thrash Metal et gangrénée par des conflits internes et procès sur l’appropriation du nom Cro-Mags.

Meilleurs titres : We Gotta Know, World Peace, Show You No Mercy, Malfunction, It’s The Limit, Hard Times, Life Of My Own, Signs Of The Times.

 

4. Agnostic Front – Cause For Alarm (1986)

En ce milieu des années 1980, le Thrash Metal faisait rage et de nombreux groupes pionniers du Punk Hardcore succombaient à ses sirènes. Parmi eux, Agnostic Front constitué alors des piliers originels Vincent « Vinnie Stigma » Capuccio (ex-Eliminators) et Roger Miret (ex-The Psychos, Distorted Youth) ainsi que du batteur thrasheur Louie Beato de Carnivore, du guitariste Alex Kinon et bassiste Rob Kabula tout droit venus de Cause For Alarm.

De nouveaux musiciens à l’ADN Metal qui ont aussi poussé Agnostic Front à prendre le virage Crossover. Deux ans après le fabuleux Victim In Pain (1984), les new-yorkais ont livré un Cause For Alarm au top du genre avec dix titres métallisés et lourds, au riffing plus sophistiqué et incorporant des solos sans pour autant sacrifier la vibe hargneuse des débuts Hardcore.

Définitivement une réussite quand la plupart de leurs confrères traditionnels échouaient dans leur métamorphose ! Cause For Alarm est un classique du catalogue de Combat Core et son artwork une formidable vitrine pour l’artiste et vedette en devenir Sean Taggart ! Au fil des décennies, Agnostic Front a su mener ou s’adapter aux nouvelles tendances en matière de Hardcore, nous laissant des disques remarquables comme Something’s Gotta Give (1998), Riot, Riot, Upstart (1999), My Life My Way (2011) ou bien encore Get Loud! (2019).

Meilleurs titres : The Eliminator, Time Will Come, Growing Concern, Your Mistake, Toxic Shock, Public Assistance.

 

5. Crumbsuckers – Life Of Dreams (1986)

L’histoire de Crumbsuckers a démarré en 1982 à Baldwin dans l’Etat de New York, sous l’impulsion du bassiste Gary Meskil. Un nom cocasse signifiant « suceur de miettes » qui tire son origine d’une situation survenue à la cantine du Baldwin High School, durant laquelle Meskil observa un étudiant pratiquer la chose !

Depuis le jour un, les Crumbsuckers étaient un groupe de Punk Hardcore « raw », mais face à la vague Crossover déferlant sur New York, ils ont naturellement évolué vers ce nouveau genre hybride. Et tout comme leurs voisins Agnostic Front, les Crumbsuckers ont été accompagnés par la maison Combat Core et le designer Sean Taggart pour la sortie de leur premier album en 1986.

Life Of Dreams est composé de seize compositions tirées en partie des démos précédentes, affichant une collection de cent-cinquante-huit riffs Punk et Metal, de solos Metal et Blues en veux tu en voilà, de changements de rythme en pagaille (les breakdowns en or !) et des vocalises « gravier » du maître Chris Notaro (ex-Krakdown). Une sacré maîtrise, un disque merveilleux que beaucoup considèrent comme meilleur premier de tous les temps !

La suite a été moins rose avec un Beast On My Back en deçà des attentes, des changements de line-up et des dissentions concernant les aspirations musicales.

Meilleurs titres : Just Sit Here, Trapped, Super Tuesday, Shit’s Creek, Return To The Womb, Life Of Dreams, Live To Work

 

6. Cryptic Slaughter – Convicted (1986)

Direction l’Etat californien, Venice et Santa Monica, duquel Cryptic Slaughter a émergé en 1984 aux côtés de Suicidal Tendencies, Excel, Beowülf et d’autres.

Articulé autour de jeunes adolescents entre quatorze et dix-sept ans, à savoir le vocaliste Bill Crooks, le bassiste Rob Nicholson, les guitaristes Les Evans et Adam Scott et le batteur Scott Peterson, Cryptic Slaughter a rapidement fait l’objet de toutes les conversations tant sa démo Life In Grave était bestiale et éclair. De quoi attiser l’intérêt de Metal Blade Records sur lequel sortira Convicted en 1986.

Il a permis aux californiens de tirer leur épingle de la scène prédominante locale Skate Punk grâce à un style unique, fusion abrasive de Punk et de Thrash Metal où règnent vitesse folle, riffs fulgurants, pluie de blast beats et critique acerbe des maux de la société comme la corruption, la consommation de masse, la cupidité, la guerre…Quatorze titres qui ont scotché tout le monde et font indéniablement écho aux débuts de leurs collègues de label : Dirty Rotten Imbeciles et Corrosion Of Conformity.

Une boussole repère, nombreuses d’ailleurs sont les formations Grindcore, Fastcore et Powerviolence avouant s’être inspirées du travail de Cryptic Slaughter. Leur disque successeur Money Talks (1987) est tout autant un classique du Crossover, avant la grande descente aux enfers Thrash.

Meilleurs titres : M.A.D., Sudden Death, Lowlife, Nuclear Future, State Control, Black And White, Convicted.

 

7. Attitude Adjustment – American Paranoia (1986)

Toujours en Californie, Attitude Adjustment s’est monté en 1985 dans la baie de San Francisco autour du batteur Chris Kontos, du guitariste Eric Smith, du bassiste Rick Strahl et du chanteur Andy Andersen. Avec son fief situé en plein cœur de la Terre Sainte du Thrash Metal, AA s’est directement lancé sur le registre Crossover Trash en plaçant la barre très haut…

Premier album, premier strike, American Paranoia signé en 1986 sur Pusmort (label de Pushead des Septic Death) reprend la puissance et le contrôle des thrasheurs locaux Violence, Forbidden, Exodus, Death Angel, Testament et y injecte toute l’attitude sauvage et « directe dans la face » du Hardcore. Accrochez-vous à votre siège car les seize titres vont très vite, moins de vingt-cinq minutes au compteur ce qui en fait l’un des disques hybrides les plus rapides, les plus Punk et les plus mémorables qui soit !!

Même les paroles sont de niveau triple A, taclant la conduite en état d’ivresse, les dangers de la drogue, la pauvreté, la politique étrangère américain et j’en passe ! Malheureusement après, Attitude Adjustment a perdu 75% de son line-up et tous les albums ultérieurs sonnent différemment.

Meilleurs titres : Grey World, Fuck Chuck, Dead Serious, Attitude Adjustment, American Paranoia, Warfear, Working Class Pride, Bombs, Incredible End.

 

8. Excel – Split Image (1987)

Pas le logiciel informatique mais le groupe de Skatecore / Crossover Thrash de Venice, Excel était le petit frère des héros locaux Suicidal Tendencies !
Démarré en 1983 sous le nom Chaotic Noise, ce n’est qu’en 1985 que sa vraie identité s’est affirmée avec aux manettes le chanteur Daniel Clements, les cordistes Adam Siegel et Shaun Ross ainsi que le batteur Greg Saenz.

Une identité nourrie abondamment de la culture du street art car Excel était intimement associé au KSN (Kings Stop at Nothing), le graffiti crew bien connu pour taguer les murs de Los Angeles. Une sensibilité artistique qui imprègnera jusque les artworks de leurs productions musicales et les rues des villes dans lesquelles ils se produiront.

Justement Excel a été un pilier de la scène Crossover de Los Angeles, surfant au milieu de Suicidal Tendencies, No Mercy, Beowülf et Cryptic Slaughter. Après une ribambelle de démos et de splits dont le célèbre Welcome To Venice (1985), Split Image a déboulé en 1987 tel un raz-de-marée via Suicidal Records. Le plus marquant ? L’album est l’un de ceux qui s’aventurent le plus en territoire Thrash avec dix titres aussi impériaux que ceux des performeurs locaux Slayer, Hirax ou Megadeth. Des twists Hardcore à tous les recoins, une tendance réelle à ralentir la musique, des paroles sur la crise existentielle et vous obtenez là une référence du genre !

Excel a poursuivi avec un The Joke’s On You (1989) tout aussi excellent avant de sombrer dans les mêmes travers que leurs confrères.

Meilleurs titres : Your Life My Life, Insecurity, Split Image, Wreck Your World, The Joke’s On You, Spare The Pain.

 

9. Leeway – Born To Expire (1989)

The Unruled a vu le jour à New York en 1984 lorsque le guitariste Anthony Joseph Novello et le chanteur Eddie Sutton décidèrent de prendre part au Punk Hardcore  en effervescence dans le Queens. Rapidement renommé en Leeway et après une démo parue en 1985, le duo associé à Michael Gibbons (guitare), Zowie Ackermann (basse) et Tony Fontao (batterie) est entré en studio en 1987 pour enregistrer Born To Expire.

Le public n’a pu l’écouter que deux ans plus tard, une sortie chaotique qui s’explique par le partenariat désastreux avec Profile Records, la maison de disques Hip-Hop – Rap qui a voulu innover en signant Cro-Mags, Murphy’s Law, Leeway et Wargasm. Une fausse bonne idée retardant non seulement la sortie de Born To Expire mais manquant aussi cruellement d’un réseau de distribution et de capacités promotionnelles dignes de ce nom !

Qu’importe, Born To Expire a surpris et marqué les esprits du fait de sa sonorité totalement Metal, rabattant les cartes du New York Hardcore. Oui, la magie procurée par le matériel Gibson et Marshall est l’atout absolu, chantant irrésistiblement et mariant le caractère groovy et brut du NYHC avec la précision du Thrash Metal. Cela ne trompe pas, les riffs créés sont si simples et efficaces qu’il sont parmi les plus imités aujourd’hui encore ! Le chant d’Eddie Sutton, clair et mélodieux, presque lyrique casse aussi les codes et positionne le combo complètement à part.

Avec un tel niveau d’expérimentation, Leeway a enterré le Hardcore classique et révolutionné le Crossover Thrash !! S’en suivra Desperate Measures (1991) repoussant toujours plus les limites avant une suite nettement moins inspirée.

Meilleurs titres : Rise & Fall, Mark Of The Squealer, On The Outside, Enforcer, Born To Expire, Marathon, Catholic High School (Girls In Trouble), Unexpeected.

 

10. Suicidal Tendencies – Lights…Camera… Revolution (1990)

Pour finir, rien de tel que l’un des visionnaires de la mutation entre Punk Hardcore et Thrash Metal dans les jeunes années 80 : Suicidal Tendencies formé par Mike Muir a en quatre décennies fait de Venice l’épicentre de la musique agressive, de la culture du gang, des tattoos et du skateboard. Pour beaucoup, ST est plus qu’un groupe, il incarne carrément un style de vie !!

Avec leur album éponyme étourdissant publié en 1983 (cf. article) et en particulier le tube Institutionalized, les Suicidals ont ouvert une nouvelle voie musicale en alliant la furie du Hardcore à la puissance du Metal. Eux aussi ont fini par embrasser et ancrer dans l’Histoire le mouvement Crossover avec leurs superbes disques Join The Army (1987), How Will I Laugh Tomorrow When I Can’t Even Smile Today (1988) jusqu’à atteindre un sommet avec Lights…Camera… Revolution.

Paru en 1990 sur Epic (division de Sony Music), il est l’un des derniers disques de l’âge d’or du Crossover, un monument incontournable ! Le Suicyco Thrash dans toute sa splendeur avec ses arrangements complexes, sa rythmique implacable, ses riffs omnipotents et trapus, ses solos à faire fondre les cages à miel et ses prêches gangstas passionnés si caractéristiques. Mais les suicyco-maniacs frappent fort avec l’introduction d’influences Funk, attribuable à la technique de jeu typique de leur nouveau bassiste Robert Trujillo (future star de Metallica).

Du grand art qui a touché en masse le public avec plusieurs des dix titres diffusés sur MTV et une nomination aux fameux Grammy Awards dans la catégorie « Best Metal Performance ». Toujours actifs, les Suicidal Tendencies ont depuis changé de line-up comme de chemise et sorti une avalanche de disques sur un registre davantage Thrash Metal, hélas encore… 

Meilleurs titres : You Can’t Bring Me Down, Alone, Lovely, Send Me Your Money, Emotion No. 13, Go’n Breakdown.

 


D’autres groupes et albums ont également participé à l’essor du Crossover Thrash :

  • Corrosion Of Conformity avec Animosity (1985)
  • Ludichrist avec Immaculate Deception (1986)
  • Gang Green avec Another Wasted Night (1986)
  • Suicidal Tendencies avec Join The Army (1987) et How Will I Laugh Tomorrow When I Can’t Even Smile Today (1988)
  • Cryptic Slaughter avec Money Talks (1987)
  • D.R.I. avec l’album séminal Dealing Wth It! (1985) et 4 Of A Kind (1988)
  • Lethal Aggression avec Life Is Hard…But That’s No Excuse At All! (1988)
  • Cro-Mags avec Best Wishes (1989)
  • The Accüsed avec son trio splattercore The Return Of…Martha Splatterhead (1986), More Fun Than An Open Casket Funeral (1987) et Martha Splatterhead’s Maddest Stories Ever Told (1988)
  • Excel avec The Joke’s On You (1989)
  • Wrecking Crew avec Balance Of Terror (1989)
  • Leeway avec Desperate Measures (1991)
  • The Icemen avec Rest In Peace (1991)