Voyageons en direction du sud-est asiatique, précisément à la cité de Singapour où réside Sial. Depuis 2017 déjà, la formation nous assomme avec son Punk Hardcore tout droit sorti de l’enfer qui résume parfaitement l’identité « Sial ». Un juron en Bahasa Melayu (Malais), signifiant « damned » en anglais et « damné » en français…

De manière globale, la langue et la culture de la minorité indigène nourrissent l’âme de Sial, jusque dans les paroles de la meneuse Siti Fatimah qui questionne et affirme sans détour sa position contre l’histoire et l’héritage de la colonisation britannique !

En tout cas, le label londonien La Vida Es Un Mus et les singapouriens se sont jurés fidélité pour toujours, Sangkar faisant suite aux bombes Binasa (2018) et Tari Pemusnah Kuasa (2020). Et comme précédemment, nos esgourdes sont secouées par la décharge sonore unique prenant racine dans le Crust Japonais, l’Anarcho-Punk, le D-Beat anglais.

Comme si Disorder, Death Is Reality Today, The Comes, Gai, Confuse se retrouvaient autour d’un festin de guitares tronçonnantes et bruyantes, de percussions à l’attaque furieuse et d’une chanteuse possédée crachant sa haine contre la « cage » sociétale (traduction de Sangkar).

L’anxiété et la violence comme référentiel, nulle part chez soi et personne en sécurité ! Derrière l’apparente cacophonie constituant les six compositions, Tali, Sia-Sia, Gilas et Mana atteignent un sommet d’équilibre entre mélodie et agression. Monstrueusement maitrisé !!